gestion
Accueil Remonter gestion com presse

 

les textes ci-dessous posent le problème de la gestion future du Kauwberg,
ils ont été distribués en septembre 2000 dans le cadre de la visite du Kauwberg à l'attention des candidats aux élections communales

Kauwberg demande gestion, ... d’urgence !

En 60 ans, et en l’absence de gestion, 
le Kauwberg après s’être enrichi d’abord, 
s’appauvrit depuis plus de dix ans, perd en biodiversité.

Le Kauwberg est un espace semi-naturel dont la végétation s’est installée largement après la guerre et a évolué peu à peu. Pendant la guerre 1940-1945, le Kauwberg est totalement défriché et cultivé par la population en quête de cultures de subsistance ou pâturé par les vaches et moutons. Le moindre arbre est coupé pour chauffer les maisons; le charbon se faisant rare, pas un bout de bois ne subsiste.

En 1945 le sol du Kauwberg est pratiquement nu, appauvri par les cultures.

Pendant les années 50 le projet de ring autour de Bruxelles doit passer au Kauwberg et bloque tout autre projet urbanistique. La nature peut se développer. Le plateau est en phase de reconquête par la végétation. Une partie des terres non cultivées, pâturées ou exploitées par la dernière briqueterie se couvrent de genêts. Aux genêts, plantes pionnières, succèdent les buissons de ronces et les bouleaux. Presque chaque été, des incendies se déclarent dans les genêts secs. Dans les années 60, les riverains des lieux ne parlent pas du Kauwberg mais disent simplement « les genêts » et « la carrière de Saint-Job » pour cette partie.

Dans les années 70 les habitants de la vallée de Saint-Job s’opposent à la traversée du ring et obtiennent gain de cause, la nature poursuit son évolution, arbres et genêts se côtoient.

En 1976 Le Plan de Secteur met le Kauwberg en zone de réserve foncière.

Au début des années 80 le Kauwberg s’est diversifié. C’est l’époque où le Kauwberg est le plus riche en biodiversité (les diverses natures des sols, pauvres en maints endroits, relativement secs, le pâturage extensif, irrégulier, expliquent le nombre de types de prairies et d’associations végétales que Martin Tanghe a pu dénombrer dans sa « promenade botanique au Kauwberg »)

Depuis 1985 le Kauwberg va en s’appauvrissant, les prairies et landes sont de plus en plus envahies par les broussailles d’abord, les arbustes et les arbres ensuite. Un arbre venu d’Amérique du Nord trouve au Kauwberg un terrain où il peut proliférer: le cerisier tardif;

Fin 1986 des promoteurs projettent de réaliser un golf entouré d’un lotissement au Kauwberg, le boisement se poursuit en dehors des prairies, les oiseaux sèment le cerisier tardif de tout côté. Quelques mois plus tard, début 1987, Martin Tanghe présente son projet d’espace vert plurifonctionnel en milieu urbain, primé par la Fondation Ford. S.O.S. Kauwberg est la réaction populaire et associative au projet de golf.

1994 La Région Bruxelloise classe 20 ha, la partie centrale du Kauwberg.

1994 A l’initiative de S.O.S. Kauwberg un plan de gestion est élaboré.

1995 Les propriétaires interdisent toute forme de gestion sur leurs terrains.

2001 La mise en zone verte du Kauwberg doit aboutir au déblocage de cette impossibilité de gestion.

2002 Suite au recours introduit par les propriétaires, le Kauwberg attend toujours d'être géré.

Dès 1987 Martin Tanghe concluait l’article paru dans "réserves naturelles"n° 2 avril 1987, Revue des R.N.O.B, en insistant sur la nécessité de gestion du Kauwberg

En voici un extrait :

Les fonctions du Kauwberg et son avenir

Pour satisfaire les besoins de l'Homme, l'environnement naturel exerce quatre fonctions principales : production, support, régulation et information (VANDERMAAREL & DAUVELILIER, 1978).
Dans son état actuel, îlot de campagne dans la ville, espace vert non organisé, le site du Kauwberg les assume toutes, simultanément et sans interférence :

- la fonction de production couvre non seulement la culture maraîchère localisée en périphérie du site et le pâturage des bovins, moutons et chevaux, mais aussi les produits de la cueillette : pommes, mûres, framboises, champignons, plantes médicinales, ... ;

- la fonction de support est assumée par le site lorsque les citadins ne l'utilisent que comme cadre de leurs activités sportives et de délassement ;

- la fonction de régulation concerne surtout le rôle de tampon climatique joué par la masse végétale et sa faculté d'absorber polluants, poussières et bruit ;

- quant à la fonction d'information, elle correspond aux activités culturelles qui exploitent les ressources propres de l'espace vert non seulement pour l'enseignement des sciences naturelles et la recherche scientifique, mais aussi pour l'expression de la sensibilité artistique.

Pour que le Kauwberg continue de jouer tous ces rôles, en harmonie et pour le plus grand bien de la majorité des citadins, il faut éviter de promouvoir des aspects extrêmes de la fonction de support comme l'urbanisation ou toute autre affection " unifonctionnelle " qui serait de nature à supprimer ou réduire dans une large mesure les autres fonctions du site.

Mais si l'on opte pour la sauvegarde des valeurs naturelles du Kauwberg, il ne suffit pas de le soustraire rigoureusement à l'emprise humaine.

Pour qu'il conserve sa richesse biologique et son intérêt culturel, il faut mettre en œuvre des mesures de gestion écologique visant à maintenir, voire recréer les conditions de milieu favorables aux espèces et communautés vivantes caractéristiques.
Ainsi, la richesse de l'avifaune est conditionnée non seulement par une structure diversifiée du paysage végétal, mais aussi par l'abondance des arbustes épineux et à fruits charnus qui ne peuvent être maintenus sans interrompre la dynamique spontanée du boisement.
De même la flore intéressante des prairies ne peut être conservée qu'en maintenant le fauchage et un pâturage plus ou moins intensif, tandis que les marais, sensibles au drainage et au piétinement, doivent être fauchés pour éviter la rudéralisation et l'invasion par un petit nombre de plantes dominantes.

Martin Tanghe    Université Libre de Bruxelles     Laboratoire de Botanique    Systématique et de Phytosociologie

Au début des années 90 S.O.S. Kauwberg initie la gestion écologique et pédagogique du site. Les chevilles ouvrières sont Jane Geers, Thibault Wolff et Stéphane Royer.

  

Dans le soir du 2 février 1994, on lit à ce sujet:

L'augmentation de la population a amené une pression plus importante sur le site. D'où l'importance d'une bonne gestion. explique Jane Geers. Dégager des sentiers, débroussailler, faucher, etc... afin d'éviter que les gens ne se promènent n'importe où au détriment des endroits où la flore est la plus intéressante. Il y avait aussi un autre problème à résoudre: le passage des clôtures. ……., nous avons aménagé des chicanes en bois.

 

Fin du printemps 1994 le ministre Gosuin estime que la préservation des sites naturels en Région bruxelloise ne peut s'arrêter à des procédures de classement. Il justifie ainsi l'élaboration de plans de gestion de trois zones vertes, protégées au coeur de la capitale: le Kauwberg à Uccle, le Moeraske à Evere-Schaerbeek et le Zavelenberg à Berchem-Sainte-Agathe.

Le monde associatif s'investit alors dans une démarche nouvelle, soutenue par le ministère de l'environnement. Celle-ci consiste à participer à la gestion écologique, scientifique et éducative de tels espaces.

À Uccle, c'est SOS Kauwberg qui est désigné par le ministre Gosuin.

Une convention entre SOS Kauwberg et l’administration de l’IBGE est signée; une subvention d'un million provenant des deniers publics est octroyé pour mener le travail à terme et initier la gestion du site. Afin de définir les opérations prioritaires, la première action a été d'engager, pour le temps de la convention, un biologiste.

Voici les constats qu’il effectue:

« Il convient tout d'abord d'arrêter l'érosion de la carrière, estime Jean-Marc Couvreur. Cette ancienne exploitation de sable est entraînée par l'eau et la pluie vers la chaussée de Saint-Job et vers la zone humide du site. Il faudra la stabiliser par des haies et des fascines (pieux qu'on enfonce dans le sol). Au nord, la zone humide est encore menacée par le piétinement des promeneurs. On songe à la reclôturer. Ces deux actions pourront être réalisées au cours de cet hiver.

Au nombre des idées, citons encore la protection d'une petite zone de pelouse sèche, abritant des plantes rares en région bruxelloise, menacée par l'extension excessive des cerisiers américains. Ou le fauchage du pré, envahi par les ronces. » (Le Soir du 25-10-94)

Ce plan de gestion est notre référence et, même si la nature a évolué, il reste notre référence pour la gestion. Il serait à tout le moins regrettable que l’argent provenant des subsides régionaux ne soit pas utilisé au bénéfice de la collectivité pour réaliser le plan de gestion .

Dans le cadre de la visite proposée aux candidats aux élections communales, nous présentons quelques exemples de gestion à effectuer sur des parcelles accessibles depuis notre lieu de rendez-vous, face au cimetière, choisis de sorte que nous n’ayons pas à pénétrer sur les terrains des propriétaires privés du Kauwberg.