Origine des sols et du relief
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coupe géologique


ORIGINES DES SOLS, DU RELIEF

texte de Hellin de Wavrin

Les mers qui ont recouvert la région pendant le tertiaire (de 65 à 1 million d'années) nous ont légué des couches successives de sédiments appelés (du plus ancien au plus récent) I'Yprésien, le Bruxellien et le Lédien. La première est constituée d'argiles et de sables argileux, les deux plus récentes, de sables.
Ensuite, les mers Aschienne et Tongrienne ont envahi nos contrées.
Après leur départ, il est resté une couche supplémentaire, mélange d'argile et de sable.

Les derniers grands événements qui ont marqué notre région remontent aux périodes glaciaires, et surtout à la dernière, il y a un peu moins de 100 000 ans.
Imaginez la situation qui règne alors.
Les glaciers recouvrent l'Europe jusqu'en Hollande.
Au printemps, lorsque survient la débâcle, l'eau ne peut pénétrer dans le sol, qui reste gelé, en profondeur. Des flots énormes coulent en surface, se dirigeant vers l'estuaire de l'Escaut, de la Meuse et du Rhin, qui se situait quelque part dans l'actuelle mer du nord. N'oublions pas que l'Angleterre était alors jointe au continent.

Coulant avec force en surface, l'eau a dégagé par érosion, de nombreuses petites pierres en silex qui ont été charriées. C'est l'origine du lit de cailloux roulés que l'on retrouve partout sur les hauteurs, et dont il existe une accumulation sur la partie du plateau qui borde la carrière.

Les crues ont causé une érosion gigantesque qui a raviné la Moyenne-Belgique et créé le relief que nous y connaissons maintenant. Les vallées et vallons qui parsèment la région ne sont rien d'autre que les traces des eaux qui s'écoulaient à cette époque lors des crues printanières.
Au niveau du Kauwberg, l'érosion a complètement emporté les sédiments de l'Aschien et du Tongrien.
On n'en trouve plus que des lentilles sur les points les plus élevés d'Uccle, notamment en forêt de Soignes près de la chaussée de Waterloo, entre le Prince d'Orange et la Petite Espinette.
Les sédiments du Lédien et du Bruxellien ont été recoupés par l'érosion des ruisseaux, laissant apparaître sur leurs flancs les affleurements sableux.

Le plateau du Kauwberg s'est ainsi formé. En grande partie épargné par l'érosion, il est une relique des sédiments des mers qui nous ont recouverts il y a trente et cinquante millions d'années.
Il est bordé par la vallée de Saint-Job dont l'actuel ruisseau n'est même plus le reflet des flots qui s'y engouffraient lors des crues de l'époque glaciaire.
Mais l'histoire du sol du Kauwberg ne s'arrête pas là.
Durant cette même époque glaciaire, le climat était plutôt sec.
Lors de périodes sèches, le vent soufflait en tempête dans les régions désertiques du nord, et arrachait du sol des particules fines qui retombaient chez nous.
Elles ont formé une couche de limon éolien, épaisse parfois de plusieurs mètres, qui a tout recouvert.
Au Kauwberg, ce limon est surtout présent près de la ferme rouge.
Ultérieurement, l'érosion l'a aussi entraîné dans le fond des vallées où il constitue les alluvions modernes.

Enfin, la fine couche noirâtre que l'on voit en surface sur les sols non récemment perturbés, de couleur et de qualité variable, constitue l'humus provenant de la décomposition actuelle des débris végétaux.

Vu que le sable, très perméable, affleure sur la plus grande part du Kauwberg, on n'y rencontre pas de point d'eau, tels que mare ou étangs. L'eau de pluie traverse directement les diverses couches de sable, et s'accumule sur les argiles de I'Yprésien. Ceci explique que les sources naissent toutes dans le fond des vallons, à hauteur de cette nappe. Par percolation, le calcaire contenu dans les sables s'est accumulé à la base du Bruxellien. Pour cette raison, l'eau des sources et ruisseaux est riche en calcaire. On trouve d'ailleurs à la base du Bruxellien des concrétions gréseuses, appelées aussi pierres de sable. Elles peuvent être trouvées dans le fond de l'ancienne carrière située à l'est de l'avenue Dolez.

La carrière du Kauwberg nous montre des sables jaunes du Lédien. Le Bruxellien, de couleur plus blanche, est difficilement visible parce que situé dans le bas de la pente et recouvert par le sable lédien descendu suite à l'érosion. A ma connaissance, on n 'y a jamais récolté de fossiles. Par contre, plusieurs anciens habitants se souviennent avoir récolté des dents de requins, de couleur noire, dans la carrière de l'est de l'avenue Dolez. Elles se trouvaient dans un gravier de base, à la limite du Bruxellien et du Lédien. Si les plus grandes ont une longueur qui peut tourner autour de cinq centimètres, la plupart sont de taille plus modeste, qui n'excède guère le centimètre. Dans cette couche, au moins une soixantaine d'espèces de requins et d'autres poissons ont été identifiées par leurs restes. En cherchant bien dans le fond de la carrière, on peut encore trouver quelques nummulites du Bruxellien, petites pastilles rondes et blanches dont le diamètre ne dépasse habituellement pas le centimètre

Coupe géologique illustrant la nature du sol, pour l'agrandir cliquez sur l'image

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