Propositions concrètes de gestion et
d'aménagement du Kauwberg I
A partir du cadre général défini ci-dessus, il est
maintenant possible d'envisager une série de propositions concrètes de gestion et
d'aménagement du site pour permettre au Kauwberg de fonctionner comme espace vert
écologique 'plurifonctionnel' , ce qui est déjà en partie le cas actuellement.
Les diverses propositions sont classées en trois catégories principales (gestion
écologique, éducation, loisir-détente) et renvoient à des zones relativement bien
délimitées du Kauwberg repérées par un numéro sur la carte des propositions (carte n°6). Dans certaines zones, plusieurs modalités de gestion
peuvent être prévues sans interférence (gestion écologique et éducation, gestion
écologique et loisir-détente, etc.).
Modalités de gestion écologique
La gestion écologique a pour objectif d'assurer la
pérennité des valeurs naturelles du site et/ou de les accroître. Il s'agit donc
d'exploiter au mieux les valeurs intrinsèques du site par une gestion optimale.
19, 20, 21 et 22 (carte n°6):
La zone humide située contre la chaussée de Saint-Job constitue un des quelques
endroits du site qui mérite des mesures de gestion régulières et appropriées. La
cariçaie (20) devrait être fauchée une fois par an (au mois de septembre ou octobre)
pour maintenir la diversité de la flore herbacée hygrophile typique; actuellement
dominée par une espèce assez agressive, la laîche des marais (Carex acutiformis). La
dernière fauche a été effectuée en 1991 par des bénévoles de l'association Jeunes
& Nature. Ce travail, s'il est fait annuellement, ne représente pas un travail
énorme et peut être effectué en un journée par un équipe d'une dizaine de personnes
armées de faux. Comme cette cariçaie n'a plus été entretenue depuis trois ans et que
la masse végétale est devenue importante, une première fauche devrait être envisagée
avec deux débroussailleuses ( ou éventuellement une motofaucheuse qui a l'inconvénient
de perturber la structure superficielle du sol).
Il est important de laisser lors de ces fauches au moins une zone tampon, par exemple le
long du chemin, et une zone témoin dans le fond près de l'ancien étang. Ces zones non
fauchées ont notamment comme objectif de maintenir une flore et une faune qui préfèrent
s'établir dans des couverts plus élevés (notamment l'araignée Piratapiraticus).
Les résidus de la fauche devront être exportés. Ils pourront être évacués via la
chaussée vers le lieu de compostage que nous proposons d'établir dans la zone à
potagers.
Un autre solution intéressante, après la première fauche
mécanique, serait de laisser pâturer en fin de saison (d'août à octobre) les poneys de
Madame Hubert. Cette proposition a plusieurs avantages: elle dispense d'effectuer un
fauchage annuel avec exportation du foin, et le piétinement des animaux crée une
multitude de petites dépressions favorables à certaines plantes hygrophiles, aux côtés
d'îlots peu broutés (les chevaux ne mangent pas indifféremment toutes les plantes qui
sont à leur portée).
Les deux propositions (fauche + pâturage) ne sont d'ailleurs pas incompatibles, surtout
si le pâturage s'avère insuffisant.
Pour protéger cette zone fragile, il est nécessaire de
réparer la clôture existante (fil de fer non barbelé) et de la renforcer en plantant
dans les trouées de la haie d'aubépines et de prunelliers des boutures de saules blancs
(Salix alba)(pouvant être taillés en têtard dans l'avenir) ou de saules marsaults
(Salix caprea)(19). Ces deux essences sont présentes sur le site et les boutures
peuvent être prélevées lors de la taille de certains saules têtards (notamment ceux de
la zone maraîchère). La croissance de ces saules devra être contrôlée si on ne veut
pas qu'ils ombragent trop les aubépines et les prunelliers qui sont des espèces plutôt
héliophiles. Il serait également très utile de remonter vers la carrière le sable
déversé clandestinement dans cette zone, et de débarrasser le coin des quelques
immondices qui y sont déposés de temps à autre.
Dans cette partie du site également, il serait intéressant
de réaménager un point d'eau d'une certaine importance. Deux solutions sont
envisageables (21).
On peut recreuser la petite mare à Typa latifolia actuellement fortement encombrée de
matière végétale, avec l'aide d'un 'bobcat', le déblai devant être évacué. Cette
solution favoriserait le redéveloppement d'une flore (Gyceria notata, ...) et d'une faune
typique des mares (batraciens, libellules, ...).
La deuxième solution est idéale et plus ambitieuse et s'inscrit dans le cadre du Plan
directeur d'assainissement des eaux de surface en région bruxelloise. Il s'agirait de
réaménager l'ancien étang qui se trouvait le long de la chaussée Saint-Job.
Actuellement ne subsiste de cet étang qu'une vaste dépression humide et ombragée contre
le petit parc communal. Cet étang était alimenté anciennement par le Geleytsbeek qui
est aujourd'hui recueilli par le collecteur central situé sous la chaussée, à cet
endroit de son parcours. Actuellement, cette dépression ne reçoit plus que le trop-plein
de ce collecteur central, lors des fortes pluies, trop-plein qui peut être évacué
progressivement via une moine.
Une étude sérieuse et très documentée effectuée par Monsieur De Wagter (Dossier ACQU,
1991) montre que la possibilité de refaire couler le Geleytsbeek dans son ancien lit, le
long du Kauwberg mais au si plus en aval, n'est ni utopique ni irréalisable. Signalons
que cet projet n'est qu'un des aspects d'un plan plus général visant à restaurer une
qualité des petits Cours d'eau de la commune d'Uccle et une amélioration des
installations d'écoulement des eaux. Nous referons référence plus loin à ce plan pour
le problème d'écoulement des eaux dans l'avenue Dolez.
Pour mettre en pratique cette solution au niveau du Kauwberg, il faudrait prévoir un
raccordement souterrain qui irait de l'étang au petit tunnel qui abritait le ruisseau,
sous le pont de chemin de fer. Cette canalisation d'environ 50 mètres passerait sous le
petit chemin et la prairie occupée par les moutons de Monsieur Delsoir.
Une partie des jeunes recrus poussant sur le bord sud de cette dépression (saules et
quelques bouleaux et aulnes) devraient être coupés pour dégager le bord de l'étang.
Une autre partie devrait cependant être gardée si l'on veut maintenir les espèces
d'araignées inféodées à ce milieu et rares en région bruxelloise.
Plus en aval, juste après le pont du chemin de fer, le
Geleytsbeek se reforme mais est pollué sur son nouveau trajet à l'air libre par divers
écoulements d'eaux usées des riverains de la chaussée de Saint-Job, de la rue
Geleytsbeek et de la rue Enge1and.
Signalons que le Plan directeur pour lequel un important
budget a été débloqué et qui ne demande théoriquement qu'à être appliqué depuis
1989, prévoit notamment:
- la séparation des eaux usées du Geleytsbeek du collecteur de la chaussée de
Saint-Job,
- la création éventuelle d'étangs de retenue sur le trajet du ruisseau,
- le raccord au collecteur d'égouts des multiples écoulements d'eaux usées des rues
citées.
En bordure de la prairie occupée par les moutons poussent
quelques grands saules dont certaines branches mortes menacent de tomber et devraient
être élaguées (22). Pendant notre travail, au mois de novembre, 14 ce ces vieux
saules situés juste à l'extérieur de la zone classée ont été abattus ('étêtés'),
après autorisation du Plan vert de la commune. Il est un peu dommage d'avoir coupé ces
splendides arbres si radicalement, même s'ils devaient effectivement être soignés: ils
faisaient partie d'un ensemble et donnaient à ce fond de vallée un attrait visuel
incontestable.
3, 5, 8 et 18 (carte n°6):
Ces quatre zones sont des prairies ou des pelouses qui sont actuellement
colonisées à un degré variable par des essences ligneuses ou par des ronciers. Après
une première phase de débroussaillage/coupe, ces quatre zones devraient être fauchées
annuellement ( de préférence au mois de juin) pour conserver la flore des prés de
fauche, distincte de celle des prairies pâturées. Comme ces prairies présentent des
caractéristiques individuelles marquées, nous donnons des propositions séparées.
- La pelouse silicicole (3) est, avec la zone humide, un type de
végétation qui devrait être géré en priorité. Cette pelouse qui accueille trois
plantes intéressantes au plan régional (Jasione montana, Ornithopus perpusillus et
Festuca ovina) subit deux menaces. D'une part, . l'envahissement par le cerisier tardif
(Prunus serotina) qui pousse très rapidement, d'autre part un piétinement de plus en
plus important qui est amplifié par le rétrécissement de la pelouse suite au
reboisement. n suffirait donc de couper les cerisiers en ceinture (principalement dans la
partie Est où s'est retranché Festuca ovina). Les bouleaux peuvent être laissés. Ce
travail serait effectué la première année et les années suivantes on veillera à
limiter l'extension des cerisiers par la coupe des repousses (une à deux fois par an), à
l'aide de simples sécateurs par exemple. La prairie pourrait ensuite être fauchée
annuellement à l'aide d'une débroussailleuse ou mieux à la faux. Le bois issu de la
coupe peut être entreposé dans la zone boisée longeant l'avenue, juste au Sud de
l'entrée du chemin qui fait face au cimetière; les jeunes repousses seraient soit
brûlées à un endroit précis (par exemple aux abords de la lande à genêts), soit
broyées et compostées dans la zone prévue à cet effet au nord du Kauwberg. Le produit
de la fauche serait brûlé ou composté.
De plus, il serait souhaitable de débroussailler le chemin menant à cette pelouse (tous
les deux ans par exemple), ce qui permettrait d'élargir la zone de pelouse avec comme
résultat une diminution de l'intensité du piétinement.
- La prairie sèche non amendée (8) est partiellement colonisée par les
ronciers sur sa face sud-ouest. Cette prairie pourrait aussi être étendue vers le
sud-est le long de la haie de noisetiers par la coupe et le débroussaillage de la
dépression laissée à cet endroit par l'exploitation de la terre à briques. En bordure
de cette dépression nous avons constaté la présence relictuelle du polygala (Polygala
vulgaris), espèce typique des prairies sèches non amendées sur des petits talus
colonisés par les bouleaux et le cerisier tardif. L'éclaircissement de cette zone
profiterait bien sûr à nouveau à cette espèce.
La limitation (tous les deux ou trois ans) de la zone de ronciers à l'aide d'une
débroussailleuse (de préférence en hiver) ainsi que la fauche annuelle de la prairie
permettrait d'en maintenir la flore particulière, notamment certaines plantes typiques
des prairies sèches non amendées comme Ranunculus bulbosus, Trifolium medium et Polygala
vulgaris. Le produit de la fauche pourrait être gardé et servir de fourrage d'hiver pour
les animaux domestiques du site.
- La 'lande à genêts' (5) représente actuellement au Kauwberg, le seul
élément de ce stade de la succession dynamique sur sol pauvre. Rappelons qu'il n'y a pas
si longtemps, au début des années 70, une grande partie du site était couvert par ce
type de végétation.
Son maintien par l'arrêt du reboisement a plusieurs intérêts. Il permettrait de
conserver une témoin d'anciennes pratiques d'élevage extensif (pâturage par les moutons
remplacé ici par un travail de fauche) associées à une richesse floristique
remarquable; de conserver un élément de paysage important (la floraison du genêt au
mois de juin est un moment important et spectaculaire de la vie du Kauwberg), et enfin de
garder un biotope attractif pour la faune(passereaux, insectes, araignées,...).
Actuellement, cette lande à genêts a tendance à être colonisée dans sa partie Ouest
par le cerisier tardif et par les ronciers.
Dans un premier temps, il faudrait couper les cerisiers (Prunus serotina) et les robiniers
(Robinia pseudacacia), en laissant les bouleaux et surtout les arbres fruitiers
(pommiers), et débroussailler les massifs de ronces (à la débroussailleuse); ce travail
serait exécuté de préférence en hiver. Un moyen efficace mais contestable sur le plan
écologique pour limiter le repousse intempestive des cerisiers est le badigeonnage au
'roundup' en hiver sur la base des rejets, préalablement taillés au plus ras. Ensuite,
la zone devrait être fauchée annuellement à la mi-juin ou même plus tard car l'herbe
étant relativement basse à cet endroit, elle est plus difficile à faucher par des
personnes non expérimentées. En outre on veillera tous les deux ou trois ans à réduire
l'extension des ronces, notamment autour des vieux pommiers qui sont parfois 'étouffés'
par ces plantes.
Le travail de fauche dans cette zone pourrait faire appel aux habitants de la commune (et
d'ailleurs) et permettrait à tous de pouvoir expérimenter une ancienne pratique agricole
(la fauche serait effectuée avec des faux, le ramassage et la constitution de gerbes et
de meules pourraient être également réalisés en groupe). On pourrait même organiser
des petits concours (parcelle la plus rapidement fauchée, la mieux fauchée,...). Le
produit de cette fauche constituerait une réserve de foin de bonne qualité pour les
animaux domestiques du Kauwberg.
D'un point de vue botanique, il serait également intéressant d'établir dans cette zone
des carrés permanents au sein desquels l'évolution de la végétation pourrait être
suivie d'année en année.
- La petite 'prairie à verge d'or'(18) correspond à un ancien potager et
est riche en plantes mellifères ou attractives pour les insectes: la verge d'or (Solidago
sp.) et l'eupatoire (Eupatorium cannabinum) notamment. Cette petite prairie devrait être
fauchée une fois tous les ans ou tous les deux ans au mois de juin. On veillera à
empêcher le développement des aubépines qui s'implantent petit à petit.
1, 6 et 10 (carte n°6):
Ces trois zones demanderaient un débroussaillage périodique et/ou la coupe de certains
arbres, travaux à effectuer de préférence en hiver, en vue d'interrompre par endroits
la recolonisation forestière spontanée et ainsi de favoriser la diversité structurale
du couvert végétal qui conditionne la richesse de l'avifaune. Dans ces sites, le petit
bois serait broyé et composté, le grand bois mis en tas (refuge pour animaux) ou
éventuellement offert aux habitants des alentours.
La zone boisée près du cimetière (6) est surtout colonisée par le
cerisier tardif et c'est cette essence qu'il conviendrait de réduire.
La zone à potagers (1) devrait être étendue sur sa lisière sud-ouest par
la coupe de certains arbres et arbustes (cerisiers et saules), de façon à favoriser une
ceinture d'arbustes et de ronces connaissant les premiers stades du reboisement. Pour
qu'il ait des effets positifs sur l'avifaune, ce travail doit avoir une certaine ampleur
et devrait aboutir à la création d'un jeune taillis épars dominé par quelques arbres,
éventuellement en bouquets.
Il existe le long du petit chemin qui va vers l'ouest deux saules blancs têtards qui
demandent à être taillés (les branches coupées pourraient servir à la reconstitution
d'une haie près de la zone humide). Ce traitement pourrait être effectué en deux fois
pour ne pas risquer de faire mourir ces arbres, très âgés.
La zone centrale (10) est une des principales à entretenir pour l'avifaune.
La structure hétérogène de la végétation (buissons et ronciers en alternance avec de
la recolonisation forestière récente) est très attractif pour les passereaux. La
gestion devrait servir à maintenir cette structure par une limitation du reboisement
ainsi que des ronciers. Ce travail serait effectué par petites coupes chaque année en
hiver. Le produit de la coupe sera entassé (refuge pour animaux et champignons) ou
éventuellement brûlé.
11 (carte n°6): La petite
mare 'didactique'. Cette mare creusée il y 5 ans s'est peuplée de divers insectes
aquatiques et de batraciens et présente donc un intérêt pédagogique. Une grande partie
de la surface de la mare est actuellement colonisée par la glycérie pliée (Glyceria
notata). La croissance de cette plante devrait être contrôlée par l'évacuation (tous
les deux ans) d'une partie de cette masse végétale.
Il serait également utile de tailler 3 des 4 saules têtards (Salix alba) qui bordent la
mare et qui donnent une indéniable valeur esthétique à cet endroit. Le grand saule qui
est à l'extrémité Sud de l'alignement semble ne pas avoir été taillé et peut être
gardé tel quel: il a lui aussi par la forme de son tronc et de ses branches un intérêt
esthétique.
Pour éviter une certaine eutrophisation de la mare, il faudrait éviter d'entasser les
déchets végétaux provenant des potagers juste au bord de la mare. De plus, les
problèmes d'écoulement des eaux dans l'avenue Dolez devraient être résolus (voir plus
loin, point 12).
14 et 15 (carte n°6): La
carrière est depuis longtemps un lieu de récréation pour de nombreuses personnes:
des enfants jouent surtout sur les pentes et des adultes se réunissent souvent tard le
soir et font des feux. Ces deux types d'activité (il yen a d'autres) sont ceux qui
engendrent le plus de problèmes écologiques. .
Les enfants qui jouent sur les pentes font dévaler le sable
depuis le sommet dénudant les racines des arbres (essentiellement des bouleaux) arrachant
la végétation herbacée. Ceci a comme conséquence de rétrécir le talus du sommet qui
est, de la sorte, de plus en plus piétiné. Ce piétinement important fait disparaître
la strate herbacée par endroits, ce qui est accentué par les feux à au moins cinq
endroits. De tout ceci résulte une érosion accélérée dans trois directions: vers
l'Est (vers le vieux chemin creux), vers le centre de la carrière (une grande ravine se
dessine à cet endroit) et vers le Nord (chemin descendant vers la chaussée de
Saint-Job). Dans ce dernier cas, de l'eau mélangée à du sable et des galets dévale
jusqu'à la zone humide.
Après avoir demandé l'avis à plusieurs spécialistes,
nous proposons les solutions suivantes pour freiner l'érosion et restaurer
écologiquement les bords de la carrière. Ces diverses propositions sont synthétisées
dans le schéma ci-contre (cliquez...).
a) Il est évidemment très souhaitable d'interdire les feux
sur le haut du plateau. Cette interdiction doit être mentionnée clairement sur un
panneau explicatif qui indiquera aussi clairement l'utilité des fascines que nous
proposons d'installer.
b) Dans le chemin creux (en voie d'érosion), il faudrait installer tous les 5 mètres
environ des 'marches' (fascines) en bois (traité à l'autoclave) de façon à stopper le
creusement de la ravine. Une palissade devrait aussi être installée à l'endroit où le
passage des visiteurs du talus vers le chemin creux a creusé un ravin qui est lui aussi
en train de s'approfondir. Du sable amené du bas de la carrière pourrait servir à
consolider cette fascine.
c) Dans le chemin menant vers la chaussée, installation d'une grande fascine en oblique
pour arrêter le sable lors des fortes pluies et freiner le creusement du sentier par
l'eau de ruissellement. Plus bas, ce sentier est d'ailleurs devenu difficilement
praticable pour cette raison. Il devrait être égalisé, mais seulement après que les
autres solutions aient porté leurs fruits.
d) On pourrait aussi installer une fascine en travers de la ravine qui s'est créée dans
le flanc de la carrière. Derrière cette fascine, pourrait être planté un ou deux
bouleaux.
e) Une expérience devrait être tentée sur le bord Sud de la carrière. Cette zone,
repérée par le sigle Cg/Sg sur la carte des associations végétales et en bleu
foncé sur la carte d'évaluation biologique, est actuellement reboisée (bouleaux, saules
marsaults, merisiers et chênes pédonculés). Elle était encore une lande ouverte très
intéressante il y a quelques années, avec des plantes comme le genêt à balais
(Sarothamnus scoparius), la bruyère (Calluna vulgaris), le chèvrefeuille des bois
(Lonicera periclymenum), la fétuque des brebis (Festuca filiformis) et la jasione
(Jasione montana), ces deux dernières espèces typiques des pelouses xérophiles
silicicoles.
Pour restaurer cette lande, un déboisement devrait être effectué en hiver, mais on
veillera à laisser les souches en place au début pour éviter les éboulements
importants. Cette zone déboisée devrait être soigneusement clôturée (fil de fer non
barbelé) avec un panneau expliquant clairement la raison de cette 'mise en réserve' . Le
but serait évidemment de restaurer un élément de lande à genêt et de donner la
possibilité à toute une entomofaune spécialisée (abeilles solitaires notamment) de
venir s'y installer. Nous avons vu également que ce type de milieu pourrait être
favorable à plusieurs espèces intéressantes d'araignées présentes à proximité du
site.
4 (carte n°6): Aux diverses entrées
(il y en a cinq), il est impératif de contrôler l'état des barrières en bois
empêchant le passage d'engins motorisés. Ce travail est d'ailleurs effectué
régulièrement (une fois par an environ) par la police communale et l'a été pendant
notre travail (réinstallation d'une barrière neuve à l'entrée située en face du
cimetière). n serait très utile également d'installer à toutes les entrées une grande
poubelle fixe comme celle qui existe à l'entrée faisant face au cimetière. Ceci
inciterait sans doute plus les gens à ne pas abandonner leurs détritus sur le site. Ces
poubelles seraient relevées par les services communaux. Les contacts pris avec la commune
nous incitent à penser que ceci pourrait être réaliser prochainement.
7: (carte n°6) La très belle
haie de noisetier bordant le chemin nord-sud le long de la prairie occupée par les
animaux de Monsieur Gouzée devrait être taillée une fois par an (en hiver). Rappelons
que Monsieur Gouzée effectue déjà en partie ce travail. Cette activité pourrait
facilement être exécutée par une équipe de bénévoles; le bois coupé pourrait être
mis en fagots ou donné aux personnes qui seraient venues travailler.
12 (carte n°6): Dans l'avenue
Dolez, existe un problème d'écoulement des eaux. Il faut savoir que dans certains
tronçons des rues situées en amont de l'avenue (avenue du Gui notamment) et dans le haut
de l'avenue Dolez elle-même, il manque des canalisations d'égoûts. Les eaux usées des
habitants sont normalement envoyées dans des puits perdus individuels. Mais dans certains
cas, profitant d'une forte pluie, des habitants envoient leurs eaux usées directement
dans la rue. Ces eaux se retrouvent avenue Dolez qu'elles descendent d'abord sur le bord
Est, puis la traversent un peu avant d'arriver à la hauteur des potagers et sont
déversées dans une petite saulaie attenante au Kauwberg (derrière la prairie occupée
par les animaux de Monsieur Friar) via une courte canalisation. Ces eaux se retrouvent
finalement dans la prairie et dans la mare didactique.
Les eaux de ruissellement suivent le même itinéraire. En hiver, elles entraînent
parfois avec elles du gros sel déposé à même le sol, dans le haut de l'avenue.
La solution serait évidemment que ces quartiers soient dotés d'égoûts, ce qui était
du reste prévu dans le Plan directeur. Cette installation améliorerait bien sûr la
qualité de vie des habitants concernés, éviterait des problèmes d'instabilité de
terrain et résoudrait les problèmes de pollution occasionnelle du Kauwberg par les eaux
de ruissellement. Nous avons appris cependant que la commune allait réaliser
prochainement ces travaux d'installation d'égoûts dans une grande partie de l'avenue du
Gui et ce jusque dans le bas de l'avenue Dolez, là où existent déjà des canalisations.
Ces importants travaux arrêteront donc les écoulements d'eau usées vers le Kauwberg.
2 (carte n°6): Il existe dans
la prairie pâturée par les vaches un très beau et très vieux bouleau verruqueux
(Betula pendula) qui a attiré notre attention. Cet arbre a sans doute eu la 'chance' de
ne pas entrer en compétition avec d'autres essences dans son histoire, lui permettant de
pousser majestueusement. Nous proposons d'introduire une demande de classement de cet
arbre comme arbre remarquable.
Un certain nombre d'activités n'ont pas été
représentées par un numéro sur la carte dans le but de rester clair. Il s'agit d'activités
plus générales dont certaines ont déjà lieu sur le site.
Il est d'abord important de rappeler que la présence de pâtures sur le site est un
élément déterminant dans le maintien du paysage ouvert du Kauwberg. Cette gestion par
les divers animaux qui y pâturent doit évidemment être maintenue. Nous avons aussi
parlé du rôle pédagogique que la présence de ces animaux en milieu urbain exercent
pour la population citadine qui y (re)trouve un lien avec le milieu rural et campagnard.
Bien sûr, d'un point de vue purement botanique, il serait souhaitable que certaines
prairies amendées ne le soient pas, mais il peut être intéressant de montrer le
résultat de telles pratiques sur la flore par comparaison avec des prairies adjacentes
fauchées et non amendées ou pâturées mais non amendées.
Nous proposons une intervention minimale dans les zones déjà fortement reboisées. Ceci
permet de laisser s'installer une flore (avec le lierre par exemple) et une faune (les
espèces de pics) typiquement forestières. Il est même intéressant de ne pas s'occuper
des arbres morts dans ces zones: ce sont de précieux refuges pour une innombrable
variété d'arthropodes et de champignons. Nous proposons donc des coupes sur des petites
parcelles successives pour conserver une régime de taillis simple (révolution de 10 à
20 ans). Les zones concernées sont représentées en vert foncé sur la carte
d'affectation.
Enfin, un important travail de nettoyage et d'entretien des zones encombrées de déchets
ou de broussailles doit être poursuivi. D'abord, les chemins communaux qui traversent le
site doivent continuer à être débrousaillés une fois par an par les services communaux
pour éviter qu'ils ne deviennent impraticables.
De nombreux déchets sont abandonnés sur le site, notamment près de l'aire de feu, et le
long de l'avenue de la Chênaie. Nombre de personnes se chargent déjà de ramasser ce que
d'autres jettent négligemment. Tous ces déchets peuvent être déposés à l'une des
entrées du site et devraient être enlevés par les services communaux. Des conseils
généraux de civisme doivent être indiqués sur les panneaux de présentation du site
aux principales entrées.
Mise en place d'une structure éducative
La seconde fonction que peut jouer le Kauwberg est une
fonction d'éducation au sens large. Il est évident que suivant l'âge et la
formation des personnes concernées, l'approche sera différente (contact avec les animaux
et les plantes pour les plus jeunes, types de relations existant entre plantes et animaux
pour les plus âgés, et facteurs sociaux et responsabilité lors de l'intervention
humaine dans le milieu naturel pour les adultes motivés). Nous pensons que pour garder au
site sa caractéristique 'sauvage' (par opposition aux parcs urbains aménagés), la
structure éducative du Kauwberg doit rester légère.
Des panneaux explicatifs doivent être posés à certains
points stratégiques. D'abord, à chacune des entrées principales, on rétablira les
anciens panneaux explicatifs: ceux-ci doivent donner un plan du site avec des points de
repère et les principales zones d'intérêt, ainsi que des consignes générales
(déchets, engins motorisés,...). Des panneaux explicatifs différents pourraient être
placés en bordure de la zone humide: un panneau expliquant l'intérêt de la zone,
figurant quelques espèces végétales ou animales typiques (mais pas les espèces rares!)
et donnant quelques recommandations, un panneau en bordure de la pelouse silicicole (idem)
et un en haut de la carrière. Dans ce dernier cas, deux pancartes devraient être
installées: une expliquant l'interdiction de faire des feux et l'érosion générale des
pentes, l'autre en bordure de la zone expérimentale expliquant les intérêts de
l'expérience et demandant de ne pas y pénétrer. Il est important, comme pour les
barrières situées aux différentes entrées, de maintenir en bon état ces pancartes et
les quelques clôtures. A la suite de déprédations éventuelles, la restauration doit
être immédiate et constante.
On pourrait aussi avantageusement placer des petites pancartes demandant expressément aux
promeneurs de chiens de les tenir en laisse s'ils traversent la prairie.
L'association Tournesol-Zonnebloem propose des animations pour les écoles qui permettent
de mieux connaître les diverses richesses écologiques du site, un document consacré à
l'ancienne exploitation du sable et de la terre à briques sur le plateau et un document
pédagogique pour les écoles secondaires.
Au bord de la mare didactique (11) (carte n°6), il serait intéressant de placer un caillebotis
recouvert d'un grillage à la place des rondins actuels qui sont peu stables. Ce
caillebotis devra être solidement fixé et d'une certaine taille (par exemple 3 x 1 m) et
fabriqué avec du bois traité à l'autoclave.
Une série d'autres activités peuvent également être
considérées comme éducatives: ce sont toutes les activités qui permettent au public
intéressé de réapprendre les gestes correspondant à d'anciennes pratiques
agro-pastorales. Nous avons déjà proposé que la fauche annuelle de la prairie occupant
la plus grande partie de la lande à genêts donne lieu à une animation de groupes et
puisse par exemple prendre la forme de petits concours. Ce travail pourrait être
complété par la confection manuelle de meules. Le produit de la fauche constituerait le
foin d'hiver pour les animaux domestiques du site.
Dans le même esprit, nous proposons que la taille des différents arbres fruitiers (sur
la lande à genêts, dans la prairie occupée par les poneys de Madame Hubert, le long des
potagers de l'avenue Dolez et dans le petit verger que nous proposons de recréer) et des
saules têtards (dans la zone à potagers (1), au bord de la mare didactique et le long du
chemin nord-sud) soit effectuée en groupe par des bénévoles et sous la guidance de
personnes qualifiées. Les associations de défense du site sont évidemment les mieux
placées pour organiser ces activités (S.O.S. Kauwberg, Ligue des Amis du Kauwberg.,
A.C.Q.U. et Fonds Kauwberg).
Toutes les activités lourdes mentionnées dans ce chapitre
et pour lesquelles nous n'avons pas proposé d'exécutants pourraient être effectuées
par les membres de deux associations spécialisés dans l'une dans les gros travaux de
gestion (asbl 'Les Genêts'), l'autre dans la coupe du bois (asbl 'Timber') que nous avons
contactées. De plus, nous avons eu des contacts avec des scouts et des louveteaux de la
commune. Certains d'entre eux sont tout à fait prêts à s'investir dans des petits
travaux réguliers de gestion sur le site.
Mise en place de structures de jeu et de loisir
Sur le plan d'affectation, ces zones correspondent à la
zone spécifiquement réservée à la récréation (en orange), à la zone de production
horticole de loisir (en jaune) et à l'ensemble de la zone correspondant à
l'environnement 'de compromis' (en vert clair et vert foncé).
La zone de récréation est située dans le fond de la
carrière (13) (carte n°6) et se referme
progressivement par le reboisement. Cet endroit est évidemment à maintenir comme zone de
jeu pour les enfants, en la réélargisssant par l'abattage de quelques arbres sur le
pourtour de la zone. Pour rétablir la continuité entre cette zone et les pentes de la
carrière, il serait utile d'abattre quelque arbres et buissons entre ces deux zones. Ceci
aurait d'ailleurs comme résultat attendu de déplacer légèrement l'activité ludique
vers le bas de la carrière, ce qui diminuerait peut-êre la pression sur le talus du
sommet (et l'érosion qui en est la conséquence). On pourrait compléter cet aménagement
par l'installation de deux ou trois bancs.
La zone à potagers (1) (carte
n°6) est actuellement partiellement en voie d'abandon. En effet, les potagers
étaient surtout entretenus par des personnes âgées, moins nombreuses et qui ne sont pas
remplacées par des plus jeunes; l'endroit serait moins facile à surveiller
(contrairement aux potagers de l'avenue Dolez); et enfin la terre serait moins bonne
(argile plus lourde).
Nous proposons deux solutions d'affectation pour cette belle zone.
D'abord, il serait possible de réinstaller des potagers et de faire revenir les gens par
voie d'annonce via le journal ou même la radio locale dont s'occupe l'ACQU (Association
des Comités de Quartier Ucclois). Il est important que le terrain soit bien préparé
dans tous les sens du terme: une personne serait responsable du projet et aurait notamment
la charge de proposer des parcelles types. Les parties actuellement en friche devraient
être débroussaillées dans un premier temps et améliorées par le compost issu des
différentes coupes et fauche effectuées sur le site. Nous proposons à ce propos
d'établir dans cette zone une grande surface réservée à la production de compost
(limitée par des grandes dalles en béton par exemple).
La deuxième solution est de ne pas ré affecter ce terrain à la culture maraîchère
mais à des 'cultures-mangeoires'. Il s'agit, après un premier débroussaillage, de
planter des céréales de printemps qui ne sont pas récoltées mais laissées sur place
pendant l'hiver comme source de nourriture pour les oiseaux (passereaux) et les petits
mammifères. Cette culture serait organisée suivant un plan tri- ou quadriennal: pendant
deux ou trois ans une céréale différente est semée à la fin de l'hiver (après
élimination des pailles de la culture précédente et travail de la terre ), la dernière
année étant une année de jachère. Cette solution offre bien sûr un intérêt
didactique, celui de pouvoir faire (re)découvrir aux citadins (notamment aux enfants)
diverses variétés de céréales.
On pourrait aussi créer une zone destinée à la culture de plantes médicinales,
répondant ainsi partiellement aux voeux du Professeur Duvigneaud.
Si la première solution est choisie, la radio locale pourrait proposer hebdomadairement
une séquence spéciale 'jardinage', avec notamment l'invitation de spécialistes et des
témoignages d'anciens occupants du site.
Nous proposons également de replanter des arbres fruitiers haute tige (pommiers, poiriers
et cerisiers, dont le fameux grillotier (Prunus cerasus)). Ces arbres ne peuvent être
replantés n'importe où. Ils doivent être replantés sur un sol riche. Soit, ils
pourraient être installés dans la prairie occupée par les animaux de Monsieur Friar
(zone en vert clair avec pointillés sur la carte d'affectation):ce serait l'endroit le
plus favorable du point de vue du sol et de l'exposition. Mais ces arbres seraient
difficilement accessibles au public puisque cette prairie est clôturée. Il serait
peut-être possible d'organiser une ou deux récoltes par an avec l'accord de Monsieur
Friar. Il faut noter aussi que dans cette éventualité, il faudrait protéger les troncs
des jeunes arbres contre l'écorçage par les ânes et autres animaux domestiques.
L 'autre endroit que nous proposons est situé dans la zone à potagers, près de
l'intersection des chemins (zone connaissant les premiers stades de recolonisation
forestière). Cette endroit a l'avantage d'être librement accessible, mais le sol
convient sans doute moins bien.
Nous pouvons ranger dans cette partie les activités de cueillette de fruits sauvages et
notamment les framboisiers (Rubus idaeus). Les massifs de framboisiers sont abondants sur
tout le site. Un endroit particulièrement favorable et qui ne devrait pas être
débroussaillé, est la partie de la prairie qui a été retirée à la pâture des vaches
(9) (carte n°6). Elle est actuellement une zone
de délassement pour les visiteurs.
Comme nous l'avons déjà signalé, plusieurs élevages de
loisir ont leur place sur le plateau et doivent être maintenus comme tels: il en est
ainsi pour les poneys, les moutons et les chevaux. L'élevage des vaches lui ne rentre
évidemment pas dans cette catégorie.
Enfin, les prairies accessibles au public ainsi que les
sentiers qui sillonnent le Kauwberg peuvent constituer le support d'une activité ludique
et sportive diffuse, caractérisée par l'absence de structures et d'équipements
perturbateurs de l'environnement: promenade pédestre, équestre, tir-à-l'arc, jogging,
athlétisme,... On peut aussi ranger dans ce domaine d'utilisation les différentes formes
d'expression artistique (TANGHE, 1987c).