Renouée du Japon
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Plante envahissante demande gestion ...

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Une haie de bambou aux larges feuilles, aux petites fleurs blanches formant des grappes tombantes ? Un mur végétal touffu faisant penser à une jungle ?
Non … la renouée du Japon !

Les fleurs de la renouée du japon sont décoratives (c’est une des raisons de son introduction en Europe). Ce sont de belles grappes de petites fleurs blanches, pleines de vie car elles attirent abeilles, bourdons et mouches qui viennent se délecter de son nectar.

Bruxelles, capitale de l’Europe, accueille de nombreuses délégations étrangères. La vitalité commerciale du Japon est une évidence, notre marché est inondé de produits fabriqués dans ce pays. Par un hasard curieux une plante venue de cette lointaine Asie manifeste la même vitalité et les mêmes tendances expansionnistes : 
la renouée... du Japon.

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Table des matières

La renouée envahit les environs du Kauwberg   

UNE ESPECE SPECTACULAIRE, VENUE D’AILLEURS - COMMENT RECONNAITRE LA RENOUEE DU JAPON ? - POURQUOI CETTE PLANTE EST-ELLE NUISIBLE ?  -  LA SITUATION A BRUXELLES  -  COMMENT LUTTER CONTRE CETTE ESPECE ?  -  CONCLUSION

Liste (non exhaustive) de lieux ucclois envahis par la renouée du Japon

Une cousine de la renouée du Japon

Manger la renouée du Japon !

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La renouée envahit les environs du Kauwberg

Notre numéro du KauwbergInfo 38 de l’hiver 2001 passé vous proposait un article de Martin Tanghe consacré au cerisier tardif, un arbre qui pose problème en l’absence de gestion du Kauwberg.
Cette fois-ci nous voulons attirer votre attention sur un nouvel envahisseur qui a fait son apparition au Kauwberg il y a une dizaine années semble-t-il. La renouée du Japon nous est sans doute arrivée en suivant la voie ferrée et les voiries qui traversent le site puisqu’elle a fait son apparition en bordure des potagers, au pied de la carrière (photo) et le long du talus du chemin de fer, au bord de la zone humide, entre le Geleytsbeek et la chaussée de Saint-Job (photo). Mais on la rencontre aussi le long du chemin 36, près de l’avenue Dolez, et dans la partie du Kauwberg proche de l’avenue Jacques Pastur.

     

Cet envahisseur mérite d’être médiatisé, raison pour laquelle l’IBGE (Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement) lui a consacré une page dans son site internet. Le texte qui suit est basé sur le texte de l’IBGE et complété par diverses informations.

Après avoir découvert la renouée du Japon au Kauwberg, vous remarquerez que cette plante à l’allure de bambou se rencontre tout le long de la vallée de Saint-Job et envahit particulièrement les rives du Geleytsbeek. Heureusement cet intrus qui affectionne les vallées humides n’est pas (encore) présent au marais du Broek.
Après nous être rendus compte de l’ampleur de cette invasion, nous en avons informé les autorités uccloises, d’autant que plusieurs terrains communaux situés dans la vallée du Geleytsbeek sont envahis par la renouée du Japon. Nous espérons que la commune interviendra efficacement pour tenter d’éradiquer l’envahissement du Kauwberg, chaussée de Saint-Job, à côté du bassin d’orage.

 
Deux photos très explicites de la prolifération de la renouée du Japon. Elles ont été prises en juin 2001, vallée de Saint-Job, non loin du Lycée Français : Les terrains jouxtant le ruisseau Geleytsbeek, face à la rue Hellevelt sont « remarquablement » envahis… , jusqu’aux chemins et sentiers d’usage

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La Renouée du Japon

UNE ESPECE SPECTACULAIRE, VENUE D’AILLEURS

La renouée du Japon (Fallopia japonica nommée aussi reynoutria japonica ou ploygonum cuspitadum) est une plante spectaculaire, tant par sa taille (jusqu’à 3m) que par la rapidité de son développement (un peuplement peut progresser de plusieurs mètres par an) et sa croissance (plusieurs centimètres par jour !).

Originaire de l’est de l’Asie (Chine, Taiwan, Japon) où elle est une des premières plantes à coloniser les sols volcaniques après éruption, elle s’est acclimatée à toutes sortes d’habitats grâce à ses formidables facultés d’adaptation et sa résistance à l’air et aux sols pollués. Introduite aux alentours de 1850 en Grande-Bretagne dans le célèbre jardin botanique de Kew, près de Londres, elle s’est rapidement " échappée " et naturalisée dans toutes les îles britanniques en partie par introduction volontaire. En effet, son allure exotique et spectaculaire l’a rapidement rendue populaire chez certains jardiniers.

Elle fut introduite aux Pays-Bas en 1825 comme plante ornementale dans les jardins d'où elle s'est échappée. On la cultiva aussi parfois dans les champs comme nourriture pour le bétail ou dans les gagnages pour le gibier(en réalité peu appréciée par les animaux). On la testa aussi comme plante fixatrice des dunes et comme plante mellifère. Introduite en France seulement en 1939 pour ses qualités ornementales et avec une volonté de valorisation alimentaire, elle a d’abord envahi les bassins du Rhin et de la Meuse avant de s’étendre dans le pays entier.

Elle est largement naturalisée en Belgique sur des sols pauvres en calcaire, sur les berges des rivières, dans les terrains vagues et en lisières forestières. En certains endroits (dont à Bruxelles), elle peut supplanter complètement la végétation indigène.

La plante possède de vigoureux rhizomes, sortes de tiges souterraines qui lui permettent de s’étendre rapidement jusqu’à plusieurs mètres de profondeur et atteindre une longueur de 20 mètres !

Un morceau de rhizome de quelques centimètres, abandonné sur le sol ou après transport et dépôt de terres contaminées, suffit au développement rapide d’une nouvelle colonie de plusieurs m2 après quelques années. La renouée du Japon s’est très rapidement propagée dans toute l’Europe, le long des axes routiers, des voies ferrées, des canaux et des rivières, dans les terrains vagues, les terrains industriels, etc. De là, elle a progressivement colonisé les forêts, talus, marais et autres biotopes naturels.

COMMENT RECONNAITRE LA RENOUEE DU JAPON ?

C’est une plante vivace mais dont les parties aériennes meurent chaque année dès les premières gelées. Les parties souterraines de la plante (rhizome et racines) passent l’hiver au repos.

De nouveaux bourgeons se développent dès le printemps.

Les tiges segmentées, qui peuvent atteindre 3 mètres de hauteur dès le mois de juin et 2 cm d’épaisseur, sont creuses et cassantes. Elles sont de couleur verte piquetées de petites taches rougeâtres. Les feuilles vertes, disposées le long de la tige de manière alternée, ont une forme ovale à triangulaire avec un rétrécissement brusque à leur base. Leur forme évoque très vaguement celle d’un cœur. Leur taille est d’environ 15 cm (jusqu’à 20 cm). La renouée du japon se présente sous forme de fourrés denses et impénétrables.

POURQUOI CETTE PLANTE EST-ELLE NUISIBLE ?

Une fois installé, un peuplement de renouées du Japon élimine rapidement toutes les autres espèces, même les plus courantes, contribuant ainsi à appauvrir et banaliser la flore naturelle ou introduite (celle des parcs et jardins). La situation est d’autant plus préoccupante que les biotopes colonisés recèlent des espèces rares ou caractéristiques de flore naturelle.

La plante n’est pratiquement d’aucune utilité pour les oiseaux qui n’y accrochent que rarement leurs nids.

Seuls certains insectes butineurs y trouvent quelque nourriture durant la floraison (août – septembre).

Sa croissance rapide pose de nombreux problèmes aux gestionnaires d’espaces publics qui n’arrivent pas à la maîtriser.

LA SITUATION A BRUXELLES

La comparaison des relevés par quadrillage mis en place par l’Institut Floristique Belgo-Luxembourgeois montre l’augmentation alarmante de la présence de la renouée en région de Bruxelles-Capitale. En 50 ans environ, sa fréquence a augmenté de 65%

COMMENT LUTTER CONTRE CETTE ESPECE ?

La renouée est un adversaire coriace. Deux solutions efficaces existent à ce jour, l’une et l’autre permettant d’arrêter l’invasion et même de faire disparaître l’espèce à long terme (de plusieurs années jusqu’à 10 ans, variant selon le milieu et la vitalité initiale des peuplements).

La première expérimentée par l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement dans les réserves naturelles, consiste à arracher manuellement les plantes deux fois par an : une première fois vers la mi-juin, peu avant le pic de végétation, et une deuxième fois, début octobre après la repousse. Les plantes arrachées doivent être soigneusement laissées sur le lieu de l’arrachage en tas compacts pour éviter tout risque de dispersion.

Cette méthode a permis de stabiliser les peuplements existants et, pour la première fois en trois ans, quelques peuplements à faible vitalité (notamment en sous-bois) ont totalement disparu.

Cette gestion est intéressante lorsque l’on doit faire face à des populations importantes. Il faut la répéter chaque année jusqu’à disparition complète de la plante.

On peut également procéder à un arrachage à fréquence plus élevée, par exemple, une fois par mois, également en veillant à laisser les plantes extirpées sur place. L’épuisement de la plante sera plus rapide.

Cette méthode est parfaitement réalisable sur de petites surfaces, par exemple dans les jardins et les parcs et sera d’autant plus efficace que le peuplement est au départ peu développé. Elle doit être répétée d’année en année jusqu’à disparition complète de la plante.

Ne pas confondre arrachage et fauchage : les photos montrent le même endroit un mois après fauchage, les nouvelles pousses mesurent déjà 1 m et plus. La plante repart de plus belle...

D’autres méthodes, par traitement herbicides spécifiques, ont été utilisées par exemple en Grande-Bretagne. La législation bruxelloise interdisant l’utilisation de pesticides dans les espaces publics, cette technique n’a pas été testée par l’IBGE. Il conviendra pour le particulier qui déciderait de recourir à ce moyen d’être très attentif aux doses et mode d’emploi recommandés : l’inconvénient majeur des pesticides et herbicides étant d’être nocifs pour l’environnement en général et pour l’homme en particulier.

CONCLUSION

La vitalité et l’agressivité de la renouée du Japon en font une espèce nuisible à éliminer. Nous recommandons donc fortement aux propriétaires publics et privés et aux entrepreneurs d‘éviter d’introduire accidentellement (transport de terres) ou volontairement (pour l’ornement) cette espèce et de mettre en œuvre les moyens de lutte proposés .

Cette gestion est indispensable, car il s’agit en effet de protection et de conservation de patrimoine naturel et paysager et donc de la qualité de notre environnement en général.

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Liste (non exhaustive) de lieux ucclois envahis par la renouée du Japon

Plusieurs lieux sont des terrains publics, régionaux ou communaux pour lesquels une gestion adaptée pourrait être entreprise par les services verts compétents. D’autres sont des espaces et propriétés privées :

- Vallée de Saint-Job très présente à partir du plateau Avijl, elle devient réellement envahissante entre l’av. Dolez et le pont de Calevoet ;
- Kauwberg (chée de saint-Job, le long du chemin de fer, au bord du chemin 36 près de l’av. Dolez) et à proximité (chemin des pâturins) ;
- Plateau Engeland, le long du cimetière, le long du chemin du puits et du chemin de fer, en bordure du Kriekenput ;
-Vallée de l’Ukkelbeek: avenue Defré, environs de la piscine Longchamps et de la Ferme Rose (où elle constitue l’espèce botanique dominante…), talus est du Crabbegat, rue Kamerdelle ;
- Rond-point de Stalle, promenade verte le long du Zandbeek, aux alentours d’Uccle Sport et de l’institut horticole.

Si d’autres lieux que nous n’avons pas répertorié vous sont connus, veuillez nous le faire savoir afin que nous transmettions l’information aux personnes pouvant agir pour gérer et contenir le développement de la plante afin d’éviter toute nouvelle propagation.

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Une cousine de la renouée du Japon

On rencontre plus localement (essentiellement dans le sud-est de Bruxelles) une espèce voisine, la renouée de Sakhaline (Fallopia sachalinensis), espèce atteignant jusqu’à 4 mètres de hauteur et des feuilles de 30 cm.
Les inconvénients et moyens de lutte contre cette espèce sont les mêmes que pour la renouée du Japon.

Dessins extraits du site …. \la renouée Reynoutria sp.htm   Sources : Agence de l'Eau Adour-Garonne / GEREA - 1999

Reynoutria japonica
feuilles arrondies, pointues

Reynoutria sachalinensis
feuilles lancéolées

Dans les 2 cas :
feuilles grandes et nombreuses

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Le site internet du Be Pal, une association américaine propose, une solution pour le moins originale pour maîtriser la renouée du Japon : la manger ! 
(C’est sous forme de clin d’œil que nous vous proposons ces recettes que nous n’avons pas testées et attendons avec curiosité vos avis de gastronomes avisés). A défaut de les tester, prenez les avec humour … Nous vous livrons ce texte tel que nous l’avons trouvé sur internet, dans sa version française, sans doute traduit de l’anglais, avec les réserves d’usage...

Nous, le Be Pal, ne pouvons pas laisser passer le problème de l’envahissante renouée du Japon. Pourquoi pas la manger puisque les Européens ont la réputation d’être gourmets !

"Au printemps, on peut la goûter après 1'avoir épluchée, c'est frais, acide et très bon." Raconte M. Takayuki Sakata, un passionné de randonnée en montagne qui la mange depuis 30 ans.
Au Japon, on la sert avec de la sauce soja, comme les autres plantes comestibles qui poussent en montagne. Ce sera peut-être un légume de la cuisine française pour les Européens. "Quand elle est jeune, elle ressemble à une asperge et on peut la mettre dans la salade." propose le chef et propriétaire du restaurant français à Karuizawa, M. Yoshio Tamura. "On peut aussi la servir avec une sauce acide en la coupant en petits morceaux. C'est aussi bon de la mettre dans le pilaf (du riz sauté)."
Les Européens ne sont pas friands de plantes comme les pousses de bambou. Espérons qu'ils feront preuve de vrais gastronomes en n’hésitant pas à en tester la saveur.

Exemple de plat 1: Mille-feuille de brochet de mer et de renouée du Japon.

Le poisson à la saveur douce et la renouée du Japon un peu amère et acide vont très bien ensemble.  Le pilaf se cache dans la dernière couche.
On met du persil dans la sauce de couleur vert vif.  Au printemps, on y met de bourgeons de renouée du Japon coupés en petits morceaux.
Faire frire chaque feuille de renouée du Japon avec la pâte « fillo ».  Ainsi préparées, même les feuilles plus âgées sont savoureuses.

Exemple de plat 2: Queue de bœuf cuite au vin rouge avec la renouée du Japon grillée. 

La renouée du Japon relève le goût de la queue de veau douce qui est cuite enveloppée de chou.
On fait griller la tige de renouée du Japon.
En été, pourquoi ne pas l'accompagner de fleurs!

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