Araignées
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LES ARACHNIDES (ou araignées)

Ce sont des arthropodes aériens respirant soit par des trachées, soit par des poumons ou réunissant les deux organes. Toujours dépourvu d'antennes et d'ailes, leur corps comprend un céphalothorax (la tête est soudée au thorax) et un abdomen dont les anneaux sont libres ou fusionnés.

Les appendices localisés sur le céphalothorax comprennent :
. une paire de crochets (chélicères) adaptés à la préhension et souvent accolés contre une glande à venin ;
. une paire de maxillaires ;
. quatre paires de pattes locomotrices.
Tous les arachnides sont dioïques c'est-à-dire à sexes séparés. Le jeune doit subir différentes mues.

On ne se rend pas souvent compte que les araignées sont des animaux très utiles. Il s'agit de gros prédateurs d'insectes et leur mode de vie, encore souvent méconnu, est passionnant.

Au Kauwberg, on observe fréquemment des faucheux tels que le faucheux cornu (Opilio parietinus) très abondant en été. Ce sont des araignées à corps bombé, à pattes grêles, fragiles et démesurément longues, leur permettant de se déplacer de façon très agile entre les tiges d'herbes. En cas de danger, elles peuvent abandonner leurs pattes. Les faucheux ou opilions, se nourrissent surtout de détritus animaux et végétaux.

Les arachnides les plus « parfaits », les aranéïdes, ou araignées proprement dites, sont également bien représentés sur le site. Leur corps est divisé en céphalothorax et abdomen, l'un et l'autre insegmentés et réunis par un pédicule très grêle. Ce sont d 'habiles chasseurs crépusculaires. Les chélicères abritent une glande à venin dont le conduit s'ouvre à l'extrémité des griffes par un petit trou. Les muscles des chélicères sont très robustes, aussi ces formidables « crocs » peuvent pénétrer avec force à l'intérieur du corps de la proie avant d'injecter le contenu de la glande à venin (poison redoutable pour les petites proies de l'araignée, mais en général inoffensif pour l'homme).

Grâce aux glandes séricigènes et aux filières (petits appendices mobiles à l'extrémité de l'abdomen), les araignées sécrètent des fils de toiles, à l'aide desquels les proies sont emmaillotées, et des fils pour cocons, au bout desquels l'araignée inquiétée se suspend.

Au Kauwberg, on observe principalement des araignées sédentaires qui, par opposition aux vagabondes, tissent des toiles soyeuses à l'aide desquelles elles capturent les insectes ailés. Les unes établissent un réseau irrégulier de fils dans l'herbe, la mousse ou les buissons, et se tiennent en embuscade sous une sorte de toit qu'elles tissent à proximité. C'est à ce groupe qu'appartiennent les érigones, minuscules araignées vivant dans l'herbe. Elles émettent des fils et le moindre vent les emporte avec le petit aéronaute. Ces filaments sont connus de chacun, on les appelle « fils de la Vierge ». I1s sont d'un blanc argenté. En automne, ils flottent dans les airs et sont parfois entraînés par le vent à des distances considérables.

D'autres araignées se confectionnent des toiles horizontales munies latéralement d'un tube où elles se tiennent embusquées.

C'est la cas de la tégénaire (Tegenaria sp. ), ou araignée domestique. Vu la proximité des habitations, des granges à foin et des étables, on observe cette araignée sur le site, bien que d'habitude elle se cantonne dans les greniers et lieux peu entretenus. Elle a 10 à 18 mm de long. Son corps est assez velu, de couleur brun foncé. Elle se nourrit surtout de mouches et de moustiques. Il n'y a aucune raison d'avoir peur de ces araignées, leurs chélicères ne peuvent pas traverser la peau de l'homme. Les tégénaires sont facilement repérables car leur toile peut atteindre 50 cm de long.

Enfin, certaines araignées tissent des toiles verticales entre les rameaux des buissons ou les troncs des arbres. Il s'agit des épeires, très communes sur le Kauwberg. De la fin de l'été au début de l'automne, vous pourrez observer l'épeire réticulée (Meta seghentata), reconnaissable à son abdomen sphérique orné de petits dessins bruns jaunes ou d'une croix blanchâtre. Pour survivre, les épeires adoptent des techniques de construction et des comportements très variés. Certaines toiles sont adaptées à la capture d'abeilles et de guêpes, d'autres à la capture de mouches et de moustiques.

On peut encore citer d'autres araignées observées de 1987 à 1990:

L'admirable pisaure, (Pisaura mirabilis) de Il à 13 mm, brune et présentant des raies longitudinales sur le dos. Fin mai, début juin, le mâle offre à la femelle une mouche enveloppée dans des fils, pour sauvegarder sa vie après l'accouplement! De juin à juillet, on observe les femelles tenant dans leurs chélicères, leur cocon rempli d'oeufs. Le cocon sphérique jaunâtre ou bleu-vert est fixé sur des feuilles maintenues ensemble par des fils. Les petites araignées sont observables sous la feuille pendant une bonne semaine.

Les Clubionies (Clubiona sp), petites araignées de 7 mm dont il existe une centaine d'espèces différentes. Elles attrapent des petits insectes avec les pattes antérieures.

On peut également observer un représentant de la famille de la veuve noire (theridiae). Minuscule araignée de 3-4 mm à l'abdomen sphérique, totalement inoffensive pour l'homme, il s'agit de l'araignée sisyphe (Théridion sisyphium) qui attrape des insectes dans sa toile et les enduit d'une substance collante jusqu'à ce qu'ils s'immobilisent. Elle peut ainsi capturer des proies aussi grosses que des abeilles.

Enfin, le Kauwberg abrite dans ses prairies des Lycoses (Lycose accentuata), cousine de la tarentule vivant plus au sud. C'est une petite araignée errante de 8 à 12 mm, à l'abdomen fauve et possédant une bande médiane rougeâtre sur le céphalothorax.