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kinfo
52 - PRINTEMPS
2004
Table des matières
(en minuscule les titres dont le contenu n'est pas repris sur ces pages)
Éditorial
: Enquête plateau Engeland - deuxième
Rapport
d’activité 2003
L’utilité
des vieux arbres
Promenade
oiseaux hivernale sur le plateau Engeland
Lettre
à la Commission de concertation
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votre soutien financier à l'action de bénévoles.
Editorial
- deuxième
enquêteau plateau
Engeland
Au moment de la parution de ce Kauwberg Info, le
mercredi 31 mars 2004, la Commission de concertation a la lourde
tâche de se prononcer sur l’avenir du plateau Engeland.
A SOS Kauwberg, nous espérons que le nouveau
projet sera rejeté pour les nombreuses raisons développées par ses
défenseurs (notre intervention figure en pages 13 et 14 du présent
Kauwberg Info). Nous souhaitons que la commune d’Uccle élabore le
PPAS que demandent les habitants ou trouve une solution durable pour
préserver le plateau Engeland.
Ce dimanche 28 mars nombreux étaient les
supporters du Comité Engeland-Puits. Le stand de SOS Kauwberg a eu un
succès mérité par son
soutien apporté aux comités, entre-autres par la publication de
plusieurs documents relatifs au plateau. La météo s’est aussi
mobilisée!
Un magnifique soleil printanier a illuminé les activités qui se sont
déroulées : la promenade matinale (ce jour là on avait perdu une
heure de sommeil…), les concerts et animations de l’après-midi...
Un présage ?
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Rapport d'activités 2003
ACTION EN JUSTICE :
CHEMINS DU KAUWBERG
Le jugement approche peu à peu, mais n’est pas
venu en 2003.
Les conclusions des avocats ont été rentrées début septembre. Si la
décision devait être négative, l’Échevin d’Uccle Marc Cools a
annoncé publiquement qu’il procèderait à l’expropriation du
chemin.
INTERVENTION AU CONSEIL D’État—RECOURS DE PROPRIETAIRES
Poursuite du travail juridique. Notre avocat a remis
des compléments d’informations que nous étions les seuls à fournir
à notre conseil, comme le plan de gestion et l’étude de J-M Couvreur
en 1994, qui ne figurait pas au dossier et apporte des éléments
complémentaires quant à la qualité biologique du Kauwberg. Comme quoi
notre intervention volontaire est loin d’être inutile L’avis de l’auditeur
du Conseil d’État est attendu début 2004.
CLASSEMENT DU KAUWBERG
Suivi de la procédure en cours. Le classement
annoncé officiellement par le Ministre Draps est attendu avant les
élections régionales de juin 2004.
Nous avons relayé et participé à l’action du
comité d’habitant pour délimiter la zone verte du PRAS et ainsi
rappeler que sa gestion est toujours en attente…
ACTIVITES ET VISITES GUIDEES
Nettoyage du Kauwberg le 8 mars
Visites sur le site du Kauwberg :
Une visite le 6 avril, à la demande de la promenade verte à N.O.H.,
Une promenade ornithologique a eu lieu le 11 mai
Une promenade mycologique a eu lieu le 11 octobre en
l’absence de Pierre Piérart gravement atteint par la maladie de Lyme.
ENQUETES PUBLIQUES
Plateau Engeland
Nous avons été contactés et avons conseillé
les habitants concernés par les deux projets de lotissement en bordure
de la zone verte (et future zone Natura 2000). Nous leur avons
communiqué notre analyse du PRAS concernant le plateau Engeland et
avons étudié le risque d’incidence sur l’environnement proche.
Nous sommes intervenus en commission de concertation
en soutien « nature » des comités de quartiers nouvellement
constitués. Nos remarques dans le but de protéger la zone Natura 2000
ont été prises en compte.
HET BROEK
En tant que partenaire de gestion, SOS KAUWBERG
continue à soutenir l’action de réhabilitation du site « Het
Broek », lancée par Dédée SPEETJENS. Le Kauwberg Info servira
de relais informatif.
SOS Kauwberg soutient les démarches de Dédée pour
que le site soit repris par l’IBGE ou par Natagora.
Nous avons participé à un nettoyage du site le 15
mars, au fauchage autour de la mare fin juin et début juillet, et à l’arrachage
des orties/nettoyage du 12 novembre
SITE INTERNET
Le site de SOS Kauwberg continue son développement.
L’adresse « Kauwberg.be » nous appartient jusqu’en 2007
au moins. Une dizaine de visiteurs fréquentent nos pages chaque jour.
Ainsi 4141 visiteurs ont accédé à nos pages en 2003.
Kauwberg INFO
Comme les années précédentes, nous avons édité
les 4 Kauwberg Info prévus en 2003. L’orientation thématique des
numéros est appréciée, (particulièrement l’article concernant des
vaches Galloway pour gérer une zone naturelle).
FOIRE DE SAINT-JOB.
Participation sous forme de stand avec la
collaboration de l’ACQU et de AVES. Les activités ornithologiques
proposées par Ludovic ont eu un succès mérité.
Représentation dans d’autres associations.
Participation de nos administrateurs à Inter
Environnement Bruxelles (membre de l’assemblée), à Bruxelles Nature,
nouveau nom qu’a pris le Front Commun des groupements de défense de
la nature en région bruxelloise (2 postes d’administrateur depuis
cette année), à l’Entente Nationale pour la Protection de la Nature
(en tant que secrétaire francophone). Notre administrateur a en charge
la réalisation et la gestion des sites internet de ces deux
associations. |
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L'utilité du bois mort
Ces informations sont tirées du site internet LPO
Champagne-Ardennes: Lisez-le sur le site original où figurent dessins,
etc.
http://www.lpochampagneardenne.com/agenda_des_oiseaux/decembre/vx_arbres.htm
Supprimer le bois mort, une branche ou
un arbre présentant des signes de faiblesse pour "faire
propre" est une pratique encore largement répandue. Ce réflexe
contribue malheureusement à éliminer peu à peu les vieux arbres de
nos forêts, bosquets, vergers et haies, et met en danger de disparition
les espèces qui en dépendent.
Les vieux arbres sont de véritables écosystèmes et un maillon
indispensable de l'équilibre écologique d'une plantation. Ils abritent
une flore et une faune variées, dont certaines espèces sont de grande
valeur écologique. Le maintien de bois mort et de vieux arbres, lorsque
les conditions de sécurité sont acceptables, est donc à favoriser.
Le bois mort, source de vie Une
évolution naturelle
A la faveur d'une blessure accidentelle
(parfois minuscule), de la chute d'une branche (élagage naturel), du
sectionnement d'une racine ou d'un élagage, l'arbre peut être
contaminé par un champignon. Progressivement, ses filaments
microscopiques (le mycélium) digèrent soit la cellulose soit la
lignine du bois, ce qui le ramollit.
A ce stade, d'autres champignons, des bactéries, des insectes et des
vertébrés interviennent dans la décomposition et forment finalement
une cavité. En particulier, le pourrissement permet aux pics de creuser
leur loge car ils ne pourraient s'attaquer au bois sain trop dur.
Lorsque le mycélium s'est suffisamment développé, les sporophores
apparaissent le long du tronc. Couramment appelés "langues de bœuf",
ils produisent les spores du champignon. On distingue différentes
espèces: le phellin robuste lié au chêne, l'amadouvier sur le hêtre,
le polypore du bouleau, le tramète... A terme, l'arbre peut devenir
entièrement creux.
Un intérêt pour la plantation
Un arbre creux ou porteur de champignons ne
signifie pas qu'il est mort ou qu'il va dépérir rapidement. En effet,
les champignons ne s'attaquent qu'au bois mort au centre de l'arbre. Le
bois vivant, où circule la sève, reste indemne. De plus, les défenses
naturelles de l'arbre isolent les zones contaminées en les
compartimentant.
Aussi, un arbre fruitier continue à produire des fruits. La présence
de cavités favorisant la nidification des oiseaux (mésanges
charbonnières en particulier) contribue à la lutte biologique contre
les parasites des fruitiers (carpocapses) et améliore la production.
D'autre part, et contrairement aux idées reçues, un arbre creux, plus
souple, résiste autant aux tempêtes qu'un arbre "sain" .
Un écosystème riche
Outre les champignons, des mousses et des
lichens variés se développent sur l'arbre sénescent. Certaines
plantes utilisent le terreau de bois en décomposition pour y germer. De
nombreux insectes xylophages (mangeurs de bois), parfois très rares,
profitent de l'aubaine pour pondre. Les scolytes et les petits
longicornes ont des larves se nourrissant du bois vivant.
Proches de l'écorce, elles sont parasitées par des guêpes solitaires
ou mangées par les fourmis. Les grands longicornes, comme la magnifique
Rosalie des Alpes, ont des larves qui rongent les parties mortes du
bois. Lorsque le bois est bien décomposé en terreau, des scarabées
comme la cétoine, le lucane cerf-volant, le rhinocéros et le dorcus,
peuvent intervenir. Toute cette vie attire bien des gourmands:
blaireaux, sangliers, pics, grimpereaux, sittelles...
Les fissures, cavités, souches, racines déterrées servent d'abris à
quantité d'animaux: cloportes, araignées, escargots, couleuvres,
tritons, salamandres, crapauds. Les grimpereaux installent leur nid dans
les fissures de l'écorce. Les pics n'occupant leur cavité qu'une seule
année, de multiples espèces s'y succèdent année après année:
mésange, sittelle, gobe-mouche, étourneau, torcol, hulotte... Les
petits mammifères, hermine, fouine, martre, genette, écureuil, loir,
lérot, muscardin... y trouvent des abris très appréciés. Les vieux
arbres sont aussi essentiels à plusieurs espèces de chauves-souris.
En pratique
Veiller à la sécurité du public
Lorsque le vieil arbre menace une voie
publique ou une habitation ou bien lorsque le site accueille du public,
son diagnostic par un professionnel est indispensable. La sécurisation
par élagage peut alors s'avérer nécessaire. Sur site, il est
préférable de maintenir l'arbre et de détourner un chemin le longeant
ou bien d'entraver l'accès autour de l'arbre (plantations ou clôture,
signalisation...). Votre responsabilité pouvant être engagée en cas
d'accident, prenez les précautions nécessaires auprès de votre
assureur. !
Maintenir les arbres sénescents ou
morts debout partout où cela ne pose pas de
problème en terme de sécurité : arbres remarquables isolés, vergers
ou haies, bosquets ou bois.
En forêt, on veillera à ce que la gestion sylvicole maintienne :
- un réseau d'îlots de 1 à 5 hectares où de vieux arbres sont
concentrés (au moins 5 arbres morts ou sénescents de gros diamètre et
debout à l'hectare),
- au moins un arbre sénescent ou mort à l'hectare,
- 1 à 10 arbres à cavités pour 5 hectares.
Eviter d'effectuer des travaux sur ces
arbres
Les traitements des arbres atteints par des
champignons (curetage, badigeon, ciment, mastic, fongicides...) ont
été progressivement abandonnés car inefficaces, voire nuisibles! Le
mieux est de ne rien faire. Toutefois, une taille d'éclaircie ou une
diminution de la couronne peut s'avérer nécessaire pour réduire la
prise au vent. A cette occasion, la création de longues fractures (par
treuillage des branches ou de la cime) semble préférable à la
repousse et visuellement plus naturel que le tronçonnage, d'après des
expériences menées en Grande Bretagne. Des sangles ou haubans peuvent
consolider une branche fragile. Si l'abattage est indispensable, laissez
sur pied le plus de tronc possible.
L'automne est la saison la moins perturbante pour la faune pour
effectuer ces travaux. Ils doivent être effectués par des
professionnels pour des raisons évidentes de sécurité.
Conserver le bois mort tombé
Au lieu de brûler le bois d'élagage ou
tombé, il est intéressant d'en faire des tas de bois ou des fagots à
installer au sein de la végétation pour ralentir son dessèchement.
Les souches, coupées haut (jusqu'à un mètre de haut), ou les arbres
déracinés par une tempête doivent aussi être laissés sur place dans
la mesure du possible. Certains troncs abattus peuvent être
ré-érigés sur place et même creusés artificiellement.
Créer artificiellement un "vieil
arbre"
Dans les jardins ou les boisements où de
vieux arbres n'existent pas, il est possible d'accélérer la formation
de cavités en conduisant de jeunes arbres en têtard.
Planter dans le sol, dans le couvert d'une haie, un arbre fraîchement
abattu ou tombé et le laisser se décomposer est une solution simple.
Le transfert de son lieu d'origine (soumis à l'autorisation du
propriétaire) doit se faire l'hiver, pendant le repos des larves qu'il
héberge, et vers un endroit suffisamment boisé pour que le cycle des
insectes se perpétue. Le tronc peut être creusé artificiellement et
rempli de terreau de bois en décomposition. L'abandon à l'ombre ou
bien au soleil de tas de bois de 1 à 2 m3, non traité et recouvert de
son écorce, et l'entretien d'un tas de terreau de bois, recouvert
d'écorces, de brindilles et de branches permettent aussi d'accueillir
une faune variée.
Penser à la nouvelle génération:
les jeunes arbres plantés aujourd'hui formeront les cavités de
demain... Choisissez des essences indigènes, plus favorables à la
faune. |
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Promenade
hivernale au plateau
Engeland
La journée de ce
dimanche 1er février s’annonçait mal, vent et pluie
battaient en tempête et quelques uns de nos amis préférèrent la
protection douillette de leur home. Les embruns se succédaient
pratiquement jusque 9 heures, l’heure de notre rendez-vous. C’est
avec ponctualité qu’une dizaine de courageux qui avaient décidé de
braver les intempéries retrouvèrent notre guide Ludovic Petre. Fées
et elfes devaient nous attendre car ils écartèrent lentement les
nuages d'un coup de baguette magique, et firent venir le plein soleil à
nous.
Des l'entrée sur
le plateau, le long du Chemin du Puits nous avons pu observer de
nombreux oiseaux qui affectionnent les buissons. Nous avons
observés différentes mésanges : bleues, charbonnières, à
longue queue, boréales, et avons entendu le chant vigoureux du
troglodyte, la petite mélodie de l’accenteur mouchet, les croassement
des corneilles, jacassement des pies, cris d’une petite bande de
perruches à collier et le martèlement d’un pic au loin.
Nous nous sommes
ensuite dirigés vers le bouquet d’aulnes qui forment une petite
aulnaie d’altitude en bordure de la zone verte à haute valeur
biologique. La présence d’aulnes, courante dans les fonds humides,
est beaucoup plus rare à cette altitude et indique la présence d’eau
à faible profondeur. A cet endroit, nous avons observé un groupe de
tarins des aulnes étroitement liés à cet arbre dont ils se
nourrissent des graines de ses fruits (petits cônes en forme de pomme
de pin).
Ces petits
oiseaux aux couleurs vertes et jaunes ont fait l’objet d’actes de
tenderie à l’époque où cette activité était encore autorisée à
Bruxelles et l’un des participants se souvenait d’avoir vu des
petites gens venir ainsi capturer des oiseaux sur le plateau dans les
années soixante. Les associations de défense des oiseaux ont réussi
à interdire ce triste commerce et la détention d’oiseaux encagés
est ainsi heureusement passée de mode. Quand on voit l’effet négatif
sur la détention de petits poissons-clown suite au succès du dessin
animé Nemo, espérons que les studios Disney n’auront pas l’idée
de choisir un oiseau pour héros qui relancerait ce triste engouement
…
Quelques uns
d'entre-nous se sont ensuite dirigés vers la clôture qui borde les
champs de l'institut Pasteur où ils ont pu un observer pendant
plusieurs minutes un groupe de quatre roitelets très actifs à quelques
mètres d’eux.
Pendant ce temps
le groupe descendait vers le Kriekenput.
Le groupe
reformé, nous avons traversé la réserve en empruntant pour la
première fois le sentier de la promenade verte en cours d’aménagement
et avons longé la rue Engeland jusqu’à l’ancienne carrière avant
de revenir sur nos pas. Nous nous sommes arrêtés pour observer d’autres
tarins des aulnes, des roitelets huppés bandeau, un grimpereau des
jardins qui descendait le long d’un tronc au Kinsendael,
Ensuite nous
sommes revenus sur nos pas pour rentrer dans le plateau en longeant le
talus du chemin de fer. Un peu plus loin, les pluies de janvier
aidant, la mare du tetteken elst atteignait un niveau inhabituel,
visiblement un problème d’évacuation. Un couple de canards colverts
profitait du calme des lieux.
Le moment le plus
extraordinaire de la promenade eut lieu dans la zone boisée lorsque
Ludovic entendit le chant plaintif du bouvreuil pivoine. Sous les arbres
il est très difficile de localiser un oiseau, d’autant que le son a l’air
de venir tantôt d’un côté, tantôt de l’autre… Sauf que
Ludovic, talentueux imitateur, se mit à siffler comme lui et se posta
ainsi en concurrent du bouvreuil : c’était à celui qui
persuaderait l’autre qu’il était le plus fort et que ce territoire
lui revenait de droit. Et Ludovic gagna ! Nous vîmes alors passer
le bouvreuil au-dessus de nos têtes pour disparaître dans les hauts
arbres non loin de l’avenue de la Chênaie. Nous étions ébahis par
le magnifique appeau de Ludovic qui nous expliqua qu’il ne fallait pas
abuser de cet outil pour débusquer les oiseaux car cette concurrence
inédite était aussi fort perturbatrice.
Au moment de nous
séparer, passé midi, un dernier regard vers le ciel conclut notre
ballade-observation par le vol d’une buse qui s’élevait au dessus
de la vallée du Geleytsbeek et s’éloignait vers Drogenbos. |
Lettre
envoyée par SOS Kauwberg à la Commission de concertation
Objet : Enquête publique
concernant le lotissement du plateau Engeland Dossier 476 bis
Mesdames, Messieurs,
Ne pouvant vous assurer de notre
présence lors de la commission de concertation du 31 mars 2004, nous
souhaitons vous faire part des remarques que nous vous communiquons
ci-dessous. Pouvez vous transmettre copie de cette lettre à chaque membre de
la commission de concertation et en faire état lors de la réunion de
concertation qui examinera cette demande.
Nous étions intervenus lors de la
première enquête publique pour faire état de différentes craintes
relatives à ce projet de lotissement.
Malgré l’affectation prévue au
PRAS, les défenseurs de la nature demandent que cette partie du plateau
Engeland soit préservée de l’urbanisation et que cet espace semi-naturel
soit intégralement maintenu en zone verte.
Mais dans l’urgence, nous
demandons que ce projet de lotissement soit refusé pour le motif
principal que toutes les mesures de nature à limiter son impact sur le
fragile environnement qui l’entoure n’ont pas été prises et ne sont
même pas envisagées.
Nous souhaitons intervenir au sujet des
risques que le projet fait courir à la ZVHB avec pour conséquence d’en
amoindrir gravement et durablement la qualité biologique.
Nous demandons que soit respectée la
directive européenne relative aux habitats repris dans le réseau écologique
européen dit réseau Natura 2000. Nous estimons ainsi qu’une étude d’incidence
réalisée par un bureau indépendant est la seule qui réponde à la
directive européenne dont nous reproduisons un extrait où nous avons mis en
gras les points sur lesquels nous insistons :
Extrait de la DIRECTIVE 92/43/CEE DU CONSEIL du 21 mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de
la flore sauvages :
« Article 6.3. Tout plan ou projet non directement lié ou
nécessaire à la gestion du site mais susceptible d'affecter ce site
de manière significative, individuellement ou en conjugaison avec d'autres
plans et projets, fait l'objet d'une évaluation appropriée de ses
incidences sur le site eu égard aux objectifs de conservation de ce site.
Compte tenu des conclusions de l'évaluation des incidences sur le site et
sous réserve des dispositions du paragraphe 4, les autorités nationales
compétentes ne marquent leur accord sur ce plan ou projet qu'après s'être
assurées qu'il ne portera pas atteinte à l'intégrité du site concerné
et après avoir pris, le cas échéant, l'avis du public.»
La directive européenne relative au
Réseau Natura 2000 demande donc de préserver l’intégrité de ce type de
zone et de prendre les mesures nécessaires à ce qu’aucun impact direct ou
indirect ne puisse affecter ces zones. Le rapport d’incidence du dossier de
demande de lotissement ne répond pas à cette recommandation. Seule une
étude d’incidence peut envisager tous les risques encourus.
En voici un, à titre d’exemple…
Comme chacun sait le projet est situé
en amont du Kriekenput et le long du Kinsenbeek.
La nature du sol dans cette partie de
la région bruxelloise est bien connue et peut se résumer en une succession
de couches (du haut vers le bas) de terre arable argilo-limoneuse – sables
lédiens et bruxelliens – argile. Les eaux pluviales, après avoir
pénétré le sol percolent lentement au travers des sables qui agissent comme
une éponge formant tampon, avant de résurgir dans les vallées. Tout cela
est bien connu des géologues. Ce qui l’est moins par contre c’est le
trajet emprunté par ces eaux, lié aux épaisseurs et disposition des
différentes couches sur le plateau. Ces couches ne sont pas uniformes et
présentent une grande variabilité. Ainsi des ruisseaux souterrains, de même
que d’importantes poches d’eau peuvent exister à faible profondeur (jusqu’à
3 mètres de la surface) sans que cela n’apparaisse.
A la limite de la Zone Verte à Haute
Valeur Biologique et partiellement dans la zone constructible, à
proximité des lots B3, B4 et B5, se trouve une ancienne plantation d’aulnes
glutineux qui s’est étendue spontanément et témoigne de la présence d’eau
à proximité de la surface. Cette présence d’aulnes en altitude est rare
car l’aulne, même s’il peut être planté en terrain peu humide, n’y
prospère pas. Cela pourrait correspondre à une anomalie géologique, une
« bulle d’argile » proche de la surface, avec pour conséquence
une réserve d’eau à faible profondeur. Construire dans ou à proximité d’une
telle formation géologique peut avoir un impact important et des
conséquences insoupçonnées sur le bassin versant du
Eikelenbosbeek/Kinsenbeek : des sources peuvent être asséchées, des
ruisseaux souterrains détournés.
Seule une étude hydrogéologique
fine des lieux nécessitant de nombreux sondages peut déterminer les
incidences des constructions sur le sous-sol et la circulation des eaux
souterraines. Une telle étude doit être un préalable à tout plan de
lotissement qui prend réellement (c’est-à-dire dans ses réalités
biologique, hydrologique et géologique étroitement liées) en compte la
protection de la Zone Verte à Haute Valeur Biologique.
Nous souhaitons émettre d’autres
remarques à titre accessoire. Certaines ont déjà été formulées lors de
la première enquête publique et ne semblent pas avoir été prises en compte
par les promoteurs.
● Nous lisons avec
étonnement dans le cahier des prescriptions littérales que : « Lorsque
la zones de cours et jardin est comprise dans une « Zone d’espace
vert » du PRAS telle qu’indiquée sur le « Plan de lotissement -
PL203 » (concerne les lots M27 à M31, M46 et M53), une attention
particulière est donnée à l’aménagement de telle sorte qu’il contribue
à la conservation et à la régénération du milieu naturel » (p. 11)
On lit plus loin « Y sont également autorisées des terrasses…
sauf lorsqu’une « zone verte » du PRAS se superpose à la zone »
(p. 15)
Le PRAS envisage bien des Zones Vertes à Haute valeur Biologique là où de l’habitat
existe déjà (au Kauwberg par exemple) mais pas que l’on puisse assimiler
une telle zone à un jardin.
● Au sujet du répertoire des
essences reprises aux annexes 1 et 2 du cahier des prescriptions littérales
on s’étonnera de n’y trouver ni l’aulne glutineux, ni d’autres arbres
fruitiers que pommier et poirier (qui devraient être choisis parmi les
variétés recommandées par M. Lateur de la Station de Gembloux) ;
pruniers et pêchers doivent y trouver une place, de même que le cerisier de
Schaerbeek, variété de cerisier qui entrait dans la fabrication de la
Kriek-lambic et fait partie du patrimoine du plateau Engeland où elle était
cultivée (voir à ce sujet le Kauwberg Info 51 en annexe). Cette petite
griotte plate est présente sur le plateau et doit être préservée ;
elle doit même être promue et devenir le symbole des lieux.
De cette même liste il faudrait
supprimer le chêne sessile qui est absent du plateau où dominent de
magnifiques chênes pédonculés. De toute façon elle n’est qu’indicative !
Autrement dit cette liste n’est qu’une pâle couche verte pour faire
passer la minéralisation des lieux et le béton…
● Le projet n’indique pas
comment la promenade verte pourra s’intégrer au front bâti de part
et d’autre du chemin du Puits entre l’av. de l’Hélianthe et la rue
Engeland en bordure de lotissement. Elle ne pourra même pas se réaliser si
les constructions se font à front de rue au chemin du puits. Il faudra revoir
le projet dans cette zone et prévoir un accès depuis l’intérieur du
lotissement afin de permettre la réalisation des aménagements relatifs à la
promenade verte. Le lotissement ne devrait aussi prévoir qu’un seul accès
afin de ne pas multiplier les carrefours communs avec la promenade verte
régionale. L’assiette en bordure de lotissement pourrait être cédée à l’IBGE,
tout comme les promoteurs proposent de le faire pour la zone qui est en ZVHB
● La voirie d’accès dans le
prolongement de l’av. de l’Hélianthe ne respecte les 15 m de recul
fixés par l’avis de la Commission de concertation concernant le premier
projet.
● Le projet va engendrer un
afflux de trafic que les promoteurs minimisent dans leur rapport d’incidence
qui est constitué à plus de 60 % par des questions liées à la mobilité.
Le PRD et le PRAS ont pourtant prévu une halte du RER (ligne 26) à
proximité du Lycée Français. Le rapport d’incidence, pas plus que les
plans ne prévoient de chemin d’accès vers le chemin de fer même s’ils
mentionnent celle-ci pour le futur. Cette halte du RER devrait pourtant
permettre de limiter l’impact du lotissement en terme de voitures. Il est
donc souhaitable que le lotissement ne puisse se réaliser qu’après la
mise en service de la halte « Lycée français » sur la ligne 26.
● Sol et Eau (rapport d’incidence
et prescriptions)
Le projet prévoit des citernes à eau
de pluie ainsi que des citernes tampon dont le circuit d’évacuation des
trop-pleins seront reliés à un bassin d’orage enterré, avant que les eaux
soient réinjectées en aval du pont du chemin de fer. Il prévoit aussi des
puits perdus pour les immeubles.
Il nous apparaît qu’il y a là des
risques potentiels de pollution (directs et indirects par infiltration) de la
zone marécageuse du Kriekenput. La solution est de collecter ces eaux vers un
bassin de décantation à ciel ouvert, un étang, par lequel les eaux
transiteraient avant d’être dirigées vers le réseau hydrologique
existant. Ce bassin servirait aussi de bassin d’orage et permettrait aussi d’observer
tant visuellement qu’olfactivement des pollutions accidentelles des eaux
pluviales. (Imaginons une bouteille de dérivés pétroliers
malencontreusement renversée lors de travaux de peinture qui polluerait tout
le réseau). Pour cette raison une vanne de vidange de la pièce d’eau
reliée au réseau d’égouttage des eaux usées doit être prévue pour
vidanger l’étang en cas de pollution. L’étang serait suivi d’un bassin
planté d’espèces épuratrices des eaux, un lagunage en quelque sorte.
Les auteurs de projets agissent comme
si les eaux de pluies ne pouvaient pas être accidentellement polluées. Ils
ignorent le principe de précaution. La solution proposée ci-dessus garantit
l’intégrité de la zone classée du Kriekenput et respecte l’esprit de la
directive européenne sus-mentionnée.
Vous remerciant Mesdames, Messieurs, de
l'attention que vous apporterez à ces remarques, veuillez agréer nos
sentiments distingués. |
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