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kinfo 38 - Hiver 2000 -
2001
Table des matières dun sporophore à lautre, à la découverte du règne fongique au Kauwberg Le cerisier tardif et la gestion
conservatoire du Kauwberg Nouvelles
de l’incinérateur de Drogenbos Editorial
: Merci à tous
ceux qui ont participé à l’enquête publique. Il n’y aura pas de construction
face au cimetière, La commission de concertation s’est réunie le
mercredi 22 novembre 2000. A cette occasion nous avons réalisé une première dans la participation citoyenne: diffuser le contenu et les plans d’une enquête publique sur internet. Notre site connut ainsi une explosion du nombre de ses visites et nous pensons que ce nouveau média a atteint son objectif : permettre l’accès rapide à l’information. Nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont permis de réaliser cela en moins de trois jours, en particulier l’accueil dont les fonctionnaires ucclois de l’urbanisme nous ont témoigné . Nous publierons tous les résultats de l’enquête
dont nous attendons encore certains éléments, dans de notre numéro de
printemps (le texte complet de l’avis rendu par lacommission de concertation
est cependant déjà visible sur notre site internet : Remarquons dès maintenant que les considérants avancés par la commission sont de type juridique, dans la ligne des arguments que nous avancions dans notre lettre type. Rencontre du troisième règne :dun sporophore à lautre, à la découverte du règne fongique au Kauwberg Cela faisait plus de 5 années quune telle visite navait
été organisée au Kauwberg, et visiblement la population uccloise nattendait que
cela et réclame dautres promenades thématiques au Kauwberg. P. Pierart, nous a expliqué pourquoi les
champignons ne sont pas des végétaux. En fait ils sont incapables de réaliser la
photosynthèse. Ainsi, vu labsence de chloroplastes (organites réalisant la
photosynthèses au sein de la cellule), le vert est peu présent dans la palette des
couleurs des champignons. Le troisième règne. Dans les anciens ouvrages consacrés aux champignons,
ceux-ci étaient classés parmi les végétaux, formant une branche à part. Ce classement
a été revu en fonction des caractéristiques propres aux champignons : un nouveau
règne du vivant a été créé, le règne fongique. La visite proprement dite a été centrée sur les caractères permettant la détermination des champignons, descriptions agrémentées danecdotes scientifiques. Lenregistreur sétant brutalement arrêté nous ne pourrons vous relater que le début de la promenade. Pour la suite il faudra se joindre à nous lan prochain. Goûtez les champignons pour les déterminer! Il ne faut pas avoir peur de prélever un petit morceau de
champignon, le sucer délicatement pour apprécier sa saveur salée, amère, douce,
fruitée, poivrée, etc. Le tout est de recracher rapidement le morceau ainsi que la
salive contaminée. On peut même goûter lamanite phalloïde en prenant ces
précautions affirme Pierre Pierart, mais sans avaler bien sûr. Tous les participants
nont cependant pas été convaincus et, les peurs ancestrales ont certainement
empêché que tous ne goûtent aux amanites rencontrées ... Les champignons amis des arbres Certains champignons vivent en association avec les racines des arbres : ils vivent une symbiose avec celles-ci. Les liens tissés entre champignons et arbres sont étroits, le mycélium enveloppe les radicelles et forme une sorte de manchon, on parle alors de champignons mycorhiziens. Quelques exemples rencontrés ce dimanche au Kauwberg : les russules et lactaires liés à différentes essences, dont le lactaire plombé au bouleau, lamanite tue mouche et la paxille enroulée. Les champignons décomposeurs de matière végétale Les champignons saprophytes (à qui ? a-t-on répondu avec humour) décomposent la litière des sous-bois, les herbes et feuilles mortes. Sous les cerisiers tardifs et en maints autres endroits du sous-bois, nous avons observé quelques membres de cette catégorie : russules, laccaires, mycènes purs, collybies, marasmes, vesses de loup, certains polypores, ... Les parasites La troisième catégorie de champignon est constituée des parasites qui sattaquent aux arbres affaiblis ou morts et croissent sur leur tronc. La majorité des champignons de ce groupe (les pleurotes sont en quelque sorte lexception) sont des polypores, champignons sans lamelles mais dont le dessous du chapeau contient les spores qui tapissent lintérieur de fins tubes. Nous avons rencontré le polypore du bouleau et trouvé sur un cerisier tardif un polypore soufré. La promenade sest poursuivie en direction de la
carrière où de nombreux autres champignons ont pu être observés et les
caractéristiques des amanites bien mises en évidence : la deuxième amanite
rencontrée, la citrine à lodeur caractéristique de rave (odeur entre la betterave
et la pomme de terre). Marc De Brouwer Le cerisier tardif et la gestion conservatoire du Kauwberg par Martin TANGHEUniversité Libre de Bruxelles - Laboratoire de Botanique systématique et de Phytosociologie - CP 169 50, Avenue F. Roosevelt - 1050 Bruxelles Dans la perspective de la sauvegarde du Kauwberg comme site classé et zone verte multifonctionnelle, mais où la fonction dinformation (conservation de la vie sauvage, éducation-nature, recherche scientifique) est particulièrement importante (TANGHE, 1987 et 1990), les principaux ennemis de la biodiversité sont labandon de la fauche et du pâturage. Ces activités économiques ancestrales et encore présentes dans certaines parties du site font partie aujourdhui de la gestion conservatoire. Là où elles ont tardé à être mises en oeuvre dans le cadre du plan de gestion (J.-M. COUVREUR, 1994 - SOS Kauwberg), le reboisement spontané généralement à base de cerisier tardif avance à grands pas. Avant dadopter une attitude à légard de cette essence et des moyens de lutte, il convient de sinterroger sur son identité, son origine et son écologie. Prunus serotina
(1) est le nom scientifique
du cerisier tardif ou cerisier noir, originaire de lAmérique du Nord centrale et
orientale (2). Il fut introduit en Angleterre en 1629 et propagé sur le continent
européen sans doute comme espèce de collection horticole dabord, puis pour son
intérêt sylvicole éventuel, puisque sur les sols sablonneux pauvres, on le trouve
souvent associé au chêne rouge dAmérique de même origine (3). Du genre Prunus, auquel appartiennent aussi le merisier (Prunus avium), le griottier (Prunus cerasus), le pêcher (Prunus persica), le prunellier (Prunus spinosa), le laurier-cerise (Prunus laurocerasus), il possède un caractère morphologique remarquable sinon général, qui est le tronc marqué de stries horizontales, les lenticelles, sorte de perforations de lécorce permettant aux axes ligneux de respirer. Les feuilles du cerisier tardif sont caduques, ovales lancéolées, pointues, dentées et surtout, luisantes sur les deux faces, un peu coriaces et à nervures secondaires sans relief. Les fleurs blanches, larges denviron 1 cm, sont groupées en grappes dressées. Elles sépanouissent en mai-juin en même temps que les feuilles se déploient. Quant aux fruits globuleux, des drupes, de 8 à 10 mm de diamètre, ils sont noirs et luisants, apparaissant fin août - début septembre en grappes plus ou moins fournies et devenues pendantes à cause du poids. A la seule question qui intéresse beaucoup de nos concitoyens, quant à savoir si ces petites cerises sont comestibles, la réponse est mitigée. En effet, si leur chair nest pas vénéneuse, son goût à la fois doux, amer et astringent est tout à fait dissuasif et ôte à certains toute envie den manger plus dune. En fait, cest aux Etats-Unis, leur pays dorigine, que les fruits sont utilisés en gelée et en conserve ainsi que pour aromatiser le rhum et le brandy, usage pour lesquels ils égaleraient les griottes (Prunus cerasus). En revanche, les graines à lintérieur des noyaux sont toxiques à létat frais, car elles contiennent de lacide cyanhydrique. Comme les feuilles et lécorce en contiennent aussi, cette espèce est dangereuse pour le bétail. En fait, si les fruits du cerisier tardif sont relativement incompatibles avec nos exigences gustatives, ils ont beaucoup dattrait pour les oiseaux (4) qui, en les consommant et rejetant leurs noyaux dans leurs déjections, en assurent la dissémination de manière très efficace (5). Bien quétranger à notre flore car introduit volontairement par lhomme voyageur, curieux et collectionneur, le cerisier tardif sest donc parfaitement adapté au climat et aux sols européens, puisquil fleurit, fructifie et produit des graines fertiles, capables de germer et de produire de nouveaux individus adultes. De surcroît, il résiste victorieusement à la concurrence des arbres et arbustes indigènes, justifiant de la sorte le qualificatif de naturalisé que les botanistes lui attribuent. Malheureusement, force est de constater que Prunus serotina a trop bien réussi, puisquil entre en compétition avec la flore ligneuse indigène à laquelle il va jusquà se substituer pour former, surtout dans les friches et bois sur sols sableux et sablo-limoneux (6), des peuplements monospécifiques sur plusieurs hectares, dépourvus de toute végétation herbacée de sous-bois. La force compétitive particulière de lespèce est liée sans doute à son mode de dissémination efficace, à une croissance très rapide, une large tolérance pour les conditions déclairement et un feuillage dense, synonyme de sous-bois ombragé, peu favorable aux plantes forestières héliophiles. Fort heureusement, Prunus serotina ne drageonne pas, à la différence, dautres espèces du même genre telles que le prunellier, le merisier et le cerisier de Virginie. Si lacclimatation et la naturalisation dune plante étrangère peut se comprendre, les raisons pour lesquelles cette même plante devient envahissante, élimine la flore indigène et se comporte finalement comme une peste, sont beaucoup moins claires. Quil sagisse du cerisier tardif, de la renouée du Japon (plante herbacée vivace et rhizomateuse) ou de la balsamine à petites fleurs (plante herbacée annuelle), une réponse logique, sinon scientifiquement vérifiée, est que ces plantes ne sont pas confrontées dans leur pays dimmigration aux parasites spécifiques, prédateurs et concurrents qui limitent normalement leur extension dans leur aire dindigénat. Cependant, mettre en oeuvre les moyens de la lutte biologique consistant à introduire des parasites et prédateurs capables de contrôler lextension des envahisseurs, nest pas sans risques, car ces organismes nouveaux pourraient à leur tour induire une réaction en chaîne affectant de façon accrue léquilibre des écosystèmes. Au Kauwberg où les sols sableux et sablo-limoneux acides répondent bien à ses exigences autécologiques, le cerisier tardif est dans son milieu délection. Depuis la fin des années 1980, son développement y est véritablement explosif au détriment de la biodiversité du site. En Région flamande où le problème est beaucoup plus aigu quen Région bruxelloise et en Wallonie, puisque les sols sableux dominent en Flandre sablonneuse et en Campine, une étude des méthodes de lutte a été commandée à lUniversité de Gand. Le document passe en revue six techniques différentes en analysant leurs avantages et inconvénients respectifs ; nous nous limitons à les citer en renvoyant le lecteur et les gestionnaires confrontés au problème au texte intégral (7). Les techniques envisagées sont : - larrachage à la bêche ou au
tracteur en fonction de la dimension des sujets ; En conclusion, à la question de savoir si la lutte contre le cerisier tardif doit faire partie des mesures de gestion restauratoire et conservatoire à mettre en oeuvre au Kauwberg, la réponse est affirmative, puisquil sagit dune espèce exotique envahissante capable de porter préjudice à la qualité biologique du site. __________________________ (1) du latin serotinus, serotina signifiant tardif , qualificatif qui aurait trait à la maturation tardive des fruits (2) de lOntario à la Floride et jusquau Guatémala (3) Le cerisier tardif est voisin de deux autres espèces, lune indigène, le cerisier à grappes (Prunus padus), lautre nord-américaine, le cerisier de Virginie (Prunus virginiana). Le premier sen distingue notamment par le port strictement arbustif et les feuilles non luisantes, vert gris à la face inférieure et à nervures saillantes. Le site du Kinsendael en renferme une belle population probablement spontanée. Quant au cerisier de Virginie, il est plus proche de la précédente que du cerisier tardif et ne peut donc être confondu avec celui-ci, dautant plus quil nest signalé dans notre territoire que comme arbuste ornemental dans les parcs. (4) Doù selon toute évidence son nom néerlandais Amerikaanse vogelkers (5) Dans un jardin rixensartois, distant denviron 1 km des arbustes en état de fructifier les plus proches, une douzaine au moins de plantules spontanées de cerisier tardif étaient présentes en été 2000 et une vingtaine avait été éliminée en 1997, ce qui non seulement, confirme lefficacité de la dissémination ornithochore, mais traduit aussi lexistence dun flux continu de diaspores. (6)Par exemple les bois de Lauzelle et de la région de Néthen et Pécrot en Brabant wallon. (7) D. VAN DEN MEERSSCHAUT (1996). Amerikaanse vogelkers. Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap. Departement Leefmilieu en Infrastructuur. Administratie Milieu, Natuur, Land-en Waterbeheer, afdeling Bos en Groen. Belliardstraat 14-18, 1040 Brussel Quant à savoir quelles techniques choisir pour éradiquer lenvahisseur, la plus efficace et la moins nocive pour lenvironnement est assurément larrachage ou le débroussaillage avec dessouchage. Sans ce dernier, la lutte contre les rejets de souche devra être poursuivie sans relâche. La lutte biologique à laide dun champignon parasite, semble également sans dommage pour lenvironnement et moins laborieuse de surcroît, mais le succès nest garanti quau bout de deux ans.
Nouvelles
de l’incinérateur de Drogenbos Pour
tous les opposants à l’installation d’un incinérateur à Drogenbos l’annonce,
ce 20 novembre, de l’octroi d’un nouveau permis de bâtir a fait l’effet d’une
bombe. Pour toutes questions, n’hésitez pas à contacter l’un des comités: Citoyens contre l’incinération
des déchets, Jules Pâques (376 67 47)
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